Mon balcon : un lieu pour profiter de la nature en ville !
Publié le 21/10/2024
Amoureuse de la nature, Sarah-Jane a dû renoncer au jardinage à cause de son handicap. Alors, elle a fait de son petit balcon un lieu où elle peut se détendre en cultivant des fleurs et quelques petits fruits. Elle vous en dit plus sur ce petit coin de paradis pour elle et les oiseaux qui lui rendent visite, dans ce portrait Oasis Nature du mois !
Je vis dans une HLM en plein cœur de Granville, une ville moyenne de Normandie. J’ai la chance d’avoir un balcon très bien orienté (sud-ouest) que j’ai essayé d’aménager de la façon la plus agréable possible, afin d’en profiter et de m’y sentir comme dans un jardin. Au début, je me suis beaucoup inspirée de sites internet et j'ai tenté de faire pousser des plantes, des fleurs, des petits fruits, et même des légumes sur mon balcon, que j’appelais « mon petit potager urbain ». J'ai fait des essais ambitieux, avec quelques ratés… Par exemple, j'ai vraiment cru que je pourrais faire pousser des courgettes en pots… (Rires) ! Non, sans blague, il ne faut pas croire tout ce que l'on voit sur internet !
Les tomates pointent le bout de leur nez
Dans une caisse à pommes que j’ai récupérée, j'ai planté des framboisiers d’une variété décrite comme idéale pour la culture en pots. C’est au milieu de ces framboisiers que j’ai installé un petit hôtel à insectes, orienté plein sud. Juste au-dessus, j’ai accroché un nichoir à mésanges, qui bénéficie lui aussi de cette belle et chaude exposition. Au départ, c’était plus pour décorer que pour attirer des insectes, car je n’imaginais vraiment pas qu’un hôtel à insectes acheté moins de 10 € en solderie attirerait qui que ce soit. Pourtant, très vite, des abeilles solitaires sont venues pondre dans les petites alvéoles, et des bourdons se sont mis à butiner les fleurs de mes framboisiers. La récolte de framboises était modeste, mais c’était plaisant d’en cueillir une poignée chaque jour. Même plaisir avec les fraisiers, qui poussaient dans des jardinières suspendues à la rambarde du balcon. Eux produisaient d’énormes fruits, pas très nombreux, mais très juteux et délicieux !
Les fraises juteuses
Mon balcon était devenu vert et fleuri. En fait, il commençait à être vraiment joli, et j’y passais tout mon temps. L'automne dernier, plusieurs arbres ont été abattus dans le quartier, et depuis mon balcon, j’ai vu des oiseaux voler et piailler de façon désordonnée et bruyante. Ces arbres étaient probablement leur habitat... Alors, les voyant toujours s’approcher de plus en plus près du balcon — d'où je jetais parfois mes épluchures dans le bosquet (un compost à bénéfices immédiat pour les plantations municipales) —, au plus froid de l’hiver, j’ai décidé de leur donner quelques boules de graines de bonne qualité ainsi que de l’eau filtrée. Quand la neige a recouvert le quartier, deux ou trois mésanges sont venues se nourrir des boules de graines. Parfois, je mettais aussi un fruit entamé, comme une pomme ou un fruit devenu blet, ce qui plaisait beaucoup à un merle qui, lui aussi, venait se restaurer au pied des plantes. Un jour, j’ai même vu un rouge-gorge ! Tout ce petit monde chantait et piaillait dès le lever du soleil, et le soir, le merle lançait son chant mélodieux pour inviter les oiseaux du quartier à rentrer.
Un bébé mésange commence à regarder dehors. C’est bientôt le moment pour lui de s’envoler.
Mes installations, mes plantations et ma nature calme ont finalement su attirer un couple de mésanges bleues. Peu à peu, leurs allers et venues m'ont fait penser que le couple, qui s'était nourri de graines durant l'hiver, avait commencé à faire son nid dans le nichoir. Très vite « nos mésanges » ont commencé à remplir la boite de petites proies, et c'est avec vers et insectes dans le bec qu'elles rentraient dans le nichoir devenu très bruyant au printemps.
À ce moment, une famille de mésanges au complet vivait là, et c'est depuis la fenêtre de la cuisine, que nous pouvions observer nos petits locataires à loisir et sans les déranger. Parfois, lorsque je jardinais sur le balcon, un adulte se posait sur le carillon pour annoncer sa présence aux petits qui s’écriaient dans leur boîte. Après s’être assuré que je ne bougerais pas, la mésange entrait alors pour nourrir sa nichée.
Avant d’entrer dans le nichoir, les parents se posent toujours sur le carillon pour prévenir les petits de leur présence.
Mon Oasis était née ! Un beau jour à la fin de l’été, profitant de notre absence, toute la famille a décampé. Nous n’avons rien touché jusqu’à l’automne, et quand nous avons ouvert le nichoir pour le nettoyer, nous avons découvert le nid fait de mousses, de poils et de végétaux divers. Il était épais et semblait très douillet. J’ai nettoyé le nichoir et je l’ai remis à sa place.
Le nettoyage du nid
Fin septembre, j’ai eu la joie de voir une mésange inspecter le balcon et toutes mes installations. Elle a passé sa tête dans le nichoir, a repéré le parcours, les tuteurs, le carillon et a même jeté un œil dans l’hôtel à insectes. Je pense que l’Oasis est prête pour une nouvelle génération. Tout est possible, même sur un balcon !
Vous souhaitez nous raconter vous aussi l’histoire de votre Oasis Nature ? Proposez votre participation à notre chargée de mission Charlotte Eulry, à l’adresse oasisnature@humanite-biodiversite.fr.
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Photo de couverture : Le merveilleux balcon de Sarah-Jane
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