Mayotte après Chido : nos propositions pour les forêts

Publié le 03/06/2025

Le 14 décembre 2024, Mayotte a été violemment frappée par le cyclone Chido. Les dégâts sur les populations et les écosystèmes sont encore considérables. L’écosystème forestier, durement touché, nécessite une attention particulière. En réponse aux enjeux mis en lumière par le cyclone, les onze ONG - dont Humanité et Biodiversité - signataires de la note que nous vous présentons, proposent des solutions pour une restauration efficace et durable des écosystèmes forestiers mahorais.

Le 16 avril dernier, Bernard Chevassus-au-Louis, Président d’Humanité et Biodiversité, participait à une réunion d'échanges sur la forêt avec d'autres ONGs durant laquelle la ministre de la Transition écologique, Madame Agnès Pannier-Runacher, a abordé le cas des forêts de Mayotte suite au cyclone Chido et a demandé aux ONG un dossier et des propositions pour aider à la restauration des écosystèmes forestiers mahorais.

Les ONGs nationales sollicitées (H&B, FNE, Canopée, UICN, WWF, LPO, RNF) se sont rapprochées des ONGs mahoraises (Mayotte Nature Environnement, Les Naturalistes de Mayotte, Conservatoire botanique national du Mascarin et GEPOMAY) pour rédiger conjointement une note que vous trouverez ci-dessous, dressant un état des lieux et proposant des pistes et actions à mener en faveur des forêts de Mayotte, en vue du projet de loi sur la refondation de Mayotte.

Ce rapport intitulé Forêt en crise, Mayotte après Chido a donc été rédigé en concertation et souligne trois points essentiels :

1. Cette restauration des forêts mahoraises doit passer par une meilleure prise en compte des écosystèmes forestiers et de leur spécificité dans les documents nationaux visant la refondation de Mayotte post-cyclone (projet de loi de refondation), dans les documents-cadres locaux (schéma d’aménagement régional) ou encore dans l’application du règlement européen sur la restauration de la nature (feuille de route sur la restauration des forêts mahoraises).
2. L’ampleur des dégâts sur les forêts mahoraises implique une coordination rapide et opérationnelle des moyens d’action au niveau local pour répondre au mieux à la diversité des enjeux, qu’il s’agisse de la faune, de la végétation ou encore du risque incendie.
3. Enfin, pour permettre une restauration complète de Mayotte, il est indispensable d’impliquer tout acteur souhaitant participer à l’effort commun.

En effet, Chido a fortement et durement frappé les Mahorais dans leur vie mais a aussi touché la Nature et les forêts de l’île.

L'œil du cyclone au-dessus de Mayotte, le 14 décembre 2024
© Cooperative Institute for Research in the Atmosphere (CIRA) / AFP

Deux considérations importantes et principales ressortent de ce rapport sur le rôle des forêts mahoraises, outre leur valeur patrimoniale intrinsèque :

• A. Sur le continuum des eaux à Mayotte : l’île manque d’eau, bien qu’il y tombe 1 500 mm de pluie par an. Mais le déboisement, amplifié par les destructions d’arbres supplémentaires causées par le cyclone Chido, a pour conséquence que l’eau n’infiltre pas correctement les sols et dévale, avec des phénomènes d’érosion entraînant une trop forte turbidité pour un bon fonctionnement du lagon. Nous demandons en conséquence que soient urgemment reconstituées la mangrove et les forêts d’arrière mangrove, lesquelles ont largement contribué à diminuer les dégâts de Chido.
• B. Nous demandons que les ONG locales soient associées dans tous les projets en cours, notamment la future loi sur la refondation de Mayotte.

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Photo de couverture : Maki de Mayotte © Bart ter Haar / Pixabay