Un One Planet Summit pour enfin "vivre en harmonie avec la Nature"
Passons aux actes !
Dirigeants et acteurs économiques se sont engagés lundi 11 janvier à en faire plus pour la biodiversité, dont dépend la survie de l’humanité, lors d’une conférence organisée à Paris, le One Planet Summit, sans toutefois détailler leurs promesses ni mettre beaucoup plus d’argent sur la table.
« Vivre en harmonie avec la Nature » répété comme un mantra, par l’ensemble des dirigeants mondiaux réunis hier au 4ème One Planet Summit était déjà le titre du plan stratégique mondial pour la diversité biologique 2011-2020 déclinés dans « les objectifs d’Aichi ». Dix années plus tard et une crise sanitaire sans précédent au 21ème siècle, la lutte contre la perte de la biodiversité revient au sommet de l’agenda politique en vue de la conférence mondiale pour la biodiversité qui se tiendra en Chine en 2021 et pendant laquelle la communauté internationale devra définir sa nouvelle stratégie à l’horizon 2030.
La 4ème édition du One Planet Summit qu'Emmanuel Macron a organisé ce lundi 11 janvier, en partenariat avec les Nations unies et la Banque mondiale, était organisée autour de quatre thèmes :
- « protection des écosystèmes terrestres et marins »,
- « promotion de l’agroécologie »,
- « mobilisation des financements »,
- « préservation des forêts tropicales, des espèces et santé humaine ».
« Il n’y a finalement pas beaucoup d’engagements nouveaux par rapport à ceux adoptés par la communauté internationale il y a dix ans à Aichi, au Japon », Sandrine Bélier, Directrice d'Humanité et Biodiversité, pour Le Monde.
Si on peut se réjouir de l’ambition affichée de ce One Planet Summit : impulser « un élan politique » pour faire de 2021 « l'année de la biodiversité » et faire de la COP15 de l'ONU sur la biodiversité, qui se tiendra en Chine, l'équivalent de la COP21 sur le climat de Paris de 2015, on ne peut que regretter que cet exercice de diplomatie internationale se soit limité, pour l’essentiel, à l’annonce de nouvelles coalitions étatiques sur des engagements qui ne seront pas de nature à eux seuls à stopper l’érosion de la biodiversité et d’autant moins sans les moyens humains et financiers nécessaires.
Ainsi, ont été notamment annoncées : une « coalition de la haute ambition pour la nature et les peuples » proposant que 30 % des territoires deviennent des espaces protégés ; une coalition pour augmenter les financements publics et une autre pour les investisseurs privés ; une Grande muraille verte contre la désertification autour du Sahara ; une alliance de recherches sur la « prévention de l’émergence de zoonoses » (Prezode).
Que les dirigeants mondiaux commencent à réaliser que la perte de biodiversité est une menace pour notre sécurité alimentaire et pour l’économie, nous rend vulnérables aux pandémies, accentue le dérèglement climatique et les inégalités devrait nous réconforter. Que tous reconnaissent et soutiennent le concept de préservation d'"une seule santé", la santé humaine et la santé animale étant interdépendantes et liées à la santé des écosystèmes dans lesquels elles coexistent est une petite victoire pour notre association qui a eu tant de difficultés (et en a encore) à l’inclure dans le nouveau Plan National Santé Environnement (PNSE4) de la France.
Néanmoins, que de temps perdu et si le Président de la République, en guise de conclusion, appelle les acteurs de terrains à la patience, Humanité et Biodiversité en appelle à l’action !
Il y a urgence[1] et au-delà des déclarations d’intention et des engagements à venir, il est toujours temps de prendre les mesures pour tenir les engagements pris il y a dix ans (les vingts objectifs d’Aichi pour la biodiversité) dont aucun n’a été pleinement atteint.
[1] Selon un rapport de l'ONU, un million d'espèces végétales et animales sont menacées d'extinction dans les prochaines décennies. "La nature décline globalement à un rythme sans précédent dans l'histoire humaine - et le taux d'extinction des espèces s'accélère, provoquant dès à présent des effets graves sur les populations humaines du monde entier", alertait ainsi en 2019 la plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES).
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