Regard sur les stratégies et objectifs d'aires protégées
La Société Française d’Écologie et d’Évolution (SFE2) vous propose ce Regard R101 de Bernard Chevassus-au-Louis et Rémi Luglia, respectivement Président de l’association Humanité et Biodiversité (H&B) et Président de la Société Nationale de Protection de la Nature (SNPN), sur les stratégies et objectifs français, européens et mondiaux de protection des habitats (aires protégées). Un sujet qui fait également l'objet du Dossier de L'Écho n°125 à paraître prochainement pour nos adhérents.
Résumé :
En mai 2019, le Président de la République a fixé l’objectif d’atteindre, en 2022, 30% d’aires terrestres et marines protégées, dont un tiers sous protection forte (soit 10% de la surface du territoire national). Nous nous proposons dans ce « Regard » de préciser le contenu et les enjeux de cet objectif : qu’appelle-t-on aires protégées ? Et protection forte ? Quelle est la situation actuelle par rapport à cet objectif ?
Nous examinons tout d’abord les définitions des notions d’aire « protégée » et de « protection forte ». Nous montrons que ces notions ne font pas l’objet d’une définition générique admise par tous les pays et qu’elle regroupe une diversité de dispositifs assurant des niveaux de protection plus ou moins élevés.
Nous présentons ensuite la situation actuelle de notre pays. Au total, l’ensemble des protections couvre 33,2% du territoire, dont 29,9% en milieu terrestre et 33,5% en milieu marin, et le niveau de protection forte est globalement de 14,4%. L’objectif d’étendre à 30% des territoires terrestres et marins le réseau européen d’aires protégées d’ici 2030 est donc déjà pratiquement atteint pour la France, mais avec de fortes disparités entre les deux grands types de milieux ainsi qu’entre la métropole et les outre-mer. Il en va de même pour l’objectif des 10% de protection forte, qui est globalement atteint mais repose pour l’essentiel sur les territoires d’Outre-mer.
Enfin, nous proposons une analyse critique des estimations proposées, au niveau mondial, comme objectif ultime de la création d’aires protégées, en particulier de la proposition d’y consacrer 50% de la planète. Nous insistons également sur la prudence à avoir vis-à-vis d’une généralisation au niveau mondial de l’objectif de 30% d’aires protégées, compte-tenu de l’imprécision de ces estimations, de l’absence de définition commune de la notion d’aires protégées, et des réticences légitimes des populations locales.
Nous concluons sur le fait que, pour notre pays, l’objectif politique majeur n’est plus d’atteindre des valeurs de 30 et 10% mais d’assurer, dans tous les territoires, la cohérence, la connectivité et l’efficacité globale des différents dispositifs de protection et de gestion en place, y compris dans les 70% du territoire considérés comme « non protégés ».
En savoir plus sur : www.sfecologie.org
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