Si elle n'a que 26 ans, la jeune chanteuse et auteure-compositrice nantaise n’a rien d’une novice. Bercée par la musique depuis son enfance, Coline Rio a appris le piano à 6 ans et fait ses classes de chanteuse et auteure au sein du groupe Inuït, un collectif nantais de pop plurielle qui a connu un joli succès d’estime au cours de la deuxième moitié de la précédente décennie.
Au printemps 2022, elle sort en solo un EP de cinq titres Lourd et délicat où l’on pouvait déjà percevoir une voix d’enjôleuse mutine, une écriture poreuse et contrastée, des percussions corporelles, des tissages sonores amples et chatoyants. Coline Rio posait là des fondations solides, enquillant presque une cinquantaine de dates en moins d’un an, un passage remarqué aux Francofolies de La Rochelle, des premières parties de Vianney, Bertrand Belin, Florent Marchet ou encore Dominique A. Et un bouche-à-oreille qui infuse sûrement.
Et c'est en mars 2023, qu'elle sort son tout premier album Ce qu’il restera de nous. Un disque de quatre saisons, dont les étendues se parcourent en zigzag, marqué d’une allégresse fusionnelle et d’une introspection poétique. Comme un grand huit à multiples vitesses et sensations. Comme une flamme aux volutes ensorcelantes et permanentes. Dans un va-et-vient entre décollage terrestre et pulsations célestes, épure voluptueuse et luxuriance, Coline Rio cultive aussi bien un jardin à la mélancolie taillée aux ciseaux de couturière qu’un manège propice aux cavalcades primesautières.
Coline Rio a un style, une vibration électro-acoustique, des obsessions (et des peurs) profondes, mais aussi la volonté de rester en mouvement, de ne jamais stagner dans une formule. En ce sens, cet album doit être considéré comme un désir d’affirmation, d’ouverture au monde. Les éléments naturels, omniprésents au sein des morceaux, agissent ici comme un intercesseur. Ils se tiennent là, dans leur pleine présence, empreints de caractères qu’on attribue d’ordinaire aux vivants.
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