Ajoutez un logo, un bouton, des réseaux sociaux
Principales espèces d'insectes
Aegialia arenaria - petit scarabée des dunes :
Animal détritiphage, hôte des hauts de plages, des dunes embryonnaires et autres dunes blanches, et observé exceptionnellement près de pannes humides ou pelouses sableuses intra ou arrière-dunaires. Très petite, l’espèce s’observe assez difficilement, principalement en soulevant des épaves. C’est une espèce a très large répartition occupant l’ensemble des côtes sableuses du Portugal à la Scandinavie, et qui se trouve également en Amérique du Nord et au Japon. En France, elle est strictement atlantique, s’observant du Pays Basque aux Hauts-de-France, mais de façon plus ou moins fréquente et continue.
Anthicus fenestratus - Anthicus ajouré :
Petit coléoptère commun (Aegilia) sur certaines plages mais absent sur d’autres. Les larves comme les adultes se nourrissent de matière végétale en décomposition. Il est présent sur le littoral méditerranéen et de l’Atlantique les plus méridionaux (à partir de la Vendée au nord) ainsi que sur une grande partie des sables du bassin méditerranéen et de l’Europe centrale. Bien représenté depuis le sud du Finistère jusqu’aux Pyrénées-Atlantiques, il a également élu domicile en Nouvelle-Écosse (Canada) et le long des côtes du Massachussetts (États-Unis). Il est exceptionnellement possible de le trouver dans des milieux sableux de l’intérieur des terres.
Brindalus porcicollis - Aphodius des plages :
Petit coléoptère carabidé ne dépassant guère les 4 mm et qui s’enterre dans le sable en journée en se nourrissant de débris végétaux morts. De mœurs nocturnes et crépusculaires, il préfère les sables à granulométrie fine et recherche des conditions particulières d'humidité. Ces facteurs expliquent certainement sa distribution morcelée sur notre littoral et la répartition des individus en dune embryonnaire. On l'observe sur toutes les côtes maritimes sableuses du bassin méditerranéen et du littoral atlantique, jusqu’au sud de l'Angleterre. En France, il atteint sa limite septentrionale de distribution au sud de la Bretagne, dans le Morbihan.
Broscus cephalotes - Brosque a grosse tête :
Coléoptère, carabidé, grand carabique surtout trouvé sous les épaves et les laisses de mer, ce prédateur opportuniste chasse, de nuit, diverses proies dont les plus grosses sont entraînées dans un terrier pour y être dévorées ensuite à loisir. Bien que pourvu d’ailes postérieures développées, il est inapte à voler et ne peut donc recoloniser facilement des plages d’où il aurait disparu, ce qui en fait une espèce très sensible à la fragmentation de ses habitats et à l’isolement de ses noyaux de populations. L’espèce est présente localement en France également en dehors des habitats strictement littoraux comme le long des cours d’eau alpins, même si ce carabique n’occupe, dans le Massif armoricain, que les côtes maritimes sableuses.
Cafius xantholoma :
Coléoptère staphylinidé, il s'agît d'un prédateur à l’état adulte et larvaire des oeufs et larves de diptères saprophages. Il est strictement inféodé aux plages sableuses et vole très bien et parfois en grand nombre. Il peut ainsi pulluler dans les laisses épaisses et anciennes.
Calicnemis obesa - Dynaste des plages :
Carabidé, ce coléoptère a une niche écologique très stricte : sa larve se développe en consommant du bois mort plus ou moins dégradé et saturé en sel, qui se retrouve au moins partiellement enfoui après avoir échoué sur les hauts de plages. La période de vol de l’adulte est très courte, entre fin avril et le mois de mai. Les envols n’ont lieu qu’au crépuscule, sous dépendance de certains facteurs météorologiques, et ne durent qu’une trentaine de minutes, après quoi les adultes s’enfoncent très vite dans le sable où ils s’accouplent. La ponte ne comporterait qu’entre 7 et 10 œufs. L’espèce n’est présente qu’au Maghreb, sur la péninsule ibérique et du Pays Basque à la Vendée, elle reste déterminante des Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) en Pays de la Loire et classée « en Danger » sur la liste rouge des coléoptères saproxyliques du bassin méditerranéen.
Calomera littoralis - Cicindèle des plages :
Coléoptère cicindèle, il évolue sur le sable humide et se montre très actif lors de belles journées, après le reflux. Par ailleurs, il chasse souvent en petits effectifs à proximité d’épaves d’algues, de cadavres et débris divers déposés par la marée. Espèce ouest-paléarctique, présente en France le long des côtes atlantiques jusque dans la Manche autour du littoral méditerranéen, elle y est assez largement distribuée, mais de façon discontinue. Une population est connue à la Turballe, en Pays-de-la-Loire.
Cercyon sp. :
Coléoptère hydrophilidé, il s'agit dun décomposeur à l’état adulte dont la larve est carnivore. Il vit dans les débris accumulés des hauts de plage. C’est un très bon voilier qui colonise rapidement les laisses échouées en décomposition. Il est très variable en taille et en couleur (du noir au marron très clair).
Eurydema herbacea - Euridème des plages :
Coléoptère hétéroptère, cette punaise est liée à la plante herbacée Roquette maritime (Cakile maritima), dont elle pique les fruits pour s’en nourrir. Elle vit dans les dunes embryonnaires et blanches et ne pénétre pas à l’intérieur des terres, à l’instar de sa principale plante-hôte. C’est une espèce rare dont les pics d’abondance coïncident avec la maturation des fruits de la roquette de mer). Elle est présente de la Hague (Manche) jusqu’en Andalousie avec deux populations connues sur l’Ile de Jersey et sur l’île de Madère. Espèce déterminante de Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) en Pays-de-la-Loire.
Hypocaccus dimidiatus -coléoptère, histeridé- est une espèce prédateur de larves de mouches qui s’accommode de fortes concentration de sels (halophile) plutôt commune sur le littoral vivant sous les détritus divers, laisses de mer, excréments, petits cadavres. On retrouve deux sous-espèces sur les côtes atlantiques, H. dimidiatus maritimus des côtes du nord-ouest et de l’ouest de l’Europe et H. d. dimidiatus, présente au Sud de la Vendée, ces deux sous-espèces cohabitant sur les plages vendéennes. L’espèce est déterminante pour la désignation de Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) en Pays-de-la-Loire.
Labidura riparia - perce-oreille des rivages :
Labiduridé, ce grand perce-oreille est strictement lié aux estrans et grèves sableuses et fait constitue une grande espèce prédatrice dont la présence nécessite impérativement celle d’épaves diverses, gîtes diurnes essentiels. Elle souffre de la pression liée à la fréquentation des plages ou aux opérations « nettoyage ». Autrefois répandu sur une bonne partie du territorial national, sur les littoraux méditerranéen et atlantique, mais aussi sur les grèves sableuses accompagnant les grands cours d’eau, cette espèce prédatrice remarquable a considérablement régressé et a déserté les littoraux de Loire Atlantique et du Sud Bretagne. Espèce déterminante de Zones naturelles d'intérêt écologique, faunistique et floristique (ZNIEFF) en Pays-de-la-Loire et en Poitou-Charentes.
Mecynotarsus serricornis Notoxe a corne dentée :
Coléoptère carabidé, voilà une espèce fréquentant principalement les secteurs très sablonneux depuis le haut de plage jusqu’en dune grise, plutôt sur des zones de sable nu et très active de nuit. Les adultes et leurs larves sont saprophages (se nourrissent de matière en putréfaction). L’espèce vit principalement sur les rivages sableux maritimes, mais aussi des cours d’eau dans presque toute l’Europe.
Mesites spp. - Cosson des plages :
Coléoptère, charençon... Les représentants du genre Mesites sont saproxylophages. Ils sont trouvés parfois en grand nombre, sous les troncs flottés saturés en sel, en haut de plage et en avant-dune. Leur répartition, notamment sur le littoral atlantique, est encore très mal connue. L’absence d’observations de Mesites antérieures à 2020 sur le littoral sud-vendéen, tout comme l’apparente absence de ce genre plus au nord, alors que quelques données ont été rapportées dans le Morbihan et le Finistère.
Nebria complanata - Grande Nébrie :
Coléoptère, carabidé. Ce prédateur, préférentiellement de talitres, chasse de nuit sur les plages à partir de ses gîtes diurnes (bois flottés et épaves diverses, etc.). Il ne peut pas voler (adultes aptères) et son espèce est extrêmement fragile. Les recolonisations après perturbations sont en effet quasi impossibles, surtout en l’état des populations (absences ou rareté et isolement des
« réservoirs »). C’est l’espèce emblématique des plages atlantiques et méditerranéennes, la Grande Nébrie était d'ailleurs autrefois répandue sur l’ensemble du littoral du Finistère nord (et des îles britanniques) jusqu’en Espagne et dans de nombreux secteurs de Méditerranée. Au début des années 1980, elle occupait encore bien le secteur s’étendant des Landes jusqu’en Pays de Monts. Il n’en est plus du tout de même depuis les dernières décennies. L’espèce a régressé et se maintient dans de petits noyaux de populations isolées comme celle de l’île de Noirmoutier.
Parapiesma salsolae - Punaise de la soude brûlée :
Hémiptère. Il s'agît d'une punaise inféodée quasi-exclusivement aux dépens de la Soude brûlée (Salsola kali), plante des hauts de plages atlantiques et méditerranéennes, des dunes littorales et terrains salés de l’intérieur des terres. En France, les adultes se rencontrent de juin à septembre et peuvent former de denses populations sur la Soude. L’espèce semble bien répartie depuis l’Europe jusqu’en Chine et en Russie, mais avec une distribution relativement morcelée.
Phaleria cadaverina :
Coléoptère, ténébrionidé, il vit en journée, enfoui dans une logette creusée sous le sable humide,
au pied des oyats ou dans la laisse. Il devient cependant très actif près d’une source de nourriture même en plein soleil. Nettoyeur, il ingère des morceaux de papier et divers débris presque secs de cadavres et joue ainsi un rôle efficace dans l’assainissement de la plage en été. On le trouve sur les côtes de la Mer du Nord, de la Manche et de l’Atlantique.
Les bois flottés et l'Homme
Le bois flotté est souvent utilisé dans l'artisanat, la décoration et l'aménagement paysager. On notera une sculpture en bois flotté édifiée en mars 2008 exposée au centre de la chapelle Sainte-Anne en Arles puis démontée, et dont les bois flottés ont été remis au Rhône pour respecter le cycle de la nature.
Chez les Vikings, les premiers êtres humains, Ask et Embla, ont été créés à partir de deux pièces de bois flotté, en l’occurrence un frêne et un orme, par le dieu Odin. Le bois flotté charrié par les fleuves arctiques a longtemps été le seul apport de bois des Inuits qui habitaient au-delà de la limite de vie des arbres. Dans de nombreuses régions de pêche, le bois flotté était utilisé pour les séchoirs à poissons.
Les guildes d’insectes liées aux bois flottés connaissent aujourd’hui de fortes pressions anthropiques, faisant craindre des dysfonctionnements de nos écosystèmes littoraux. Certaines actions, comme le nettoyage mécanisé des plages ou la fréquentation dense des plages par les touristes, peuvent mettre à mal le fonctionnement de l’écosystème et la conservation de la biodiversité.
Fort heureusement, les nettoyages par criblage mécanisé des laisses de mer sont en passe de disparaître au profit d’enlèvements manuels des seuls macro-déchets d’origine anthropique. Cela est évidemment très appréciable dans la mesure où le nettoyage mécanisé est totalement traumatisant pour l’écosystème des laisses de mer, empêchant la bonne fixation du sable en raison des retournements répétés de la plage (voire favorise ou accélère la mobilité des sédiments) et aboutît à des volumes de « déchets » non recyclables.
La fréquentation humaine à haute intensité, représente une pression qui peut localement entraver plus ou moins complètement le fonctionnement de l’écosystème en induisant des dérangements presque incessants, des piétinements répétés, des dépôts de déchets jusqu'à faire disparaître à peu près la totalité des espèces des hauts de plages. Dans les zones de côtes basses où les plages sableuses sont néanmoins vastes et nombreuses, il convient de préciser que l’écosystème semble plus résilient, sans doute du fait des fortes pressions naturelles, marées, tempêtes... Mais résilience et réhabilitation des habitats et de leurs fonctionnements sur un site impacté ne sont possibles qu'à la condition que des réservoirs d’organismes existent encore à proximité et puissent réinvestir ce site.
Les impacts des activités humaines sur les invertébrés des plages sont peu étudiés et documentés, a fortiori dans un contexte de changement climatique et d’atteinte des dynamiques littorales, et mériteraient d’être mieux suivis en particulier par les nombreux observatoires des traits de côte.
La préservation de certains sites laissés en libre évolution, avec mise en défens, s’avère nécessaire. La fréquentation des plages peut être amoindrie par protection de la partie haute des plages et des avants-dunes en limitant l’accès au public par matérialisation à l’aide d’un fil de fer lisse avec panneautage explicatif approprie ou à l'aide de ganivelles (fameuses clôtures composées de lattes de bois sec reliées par un fil de fer, que l'on trouve fréquemment sur le littoal atlantique). De tels équipements, au demeurant simples, devraient dissuader une grande partie des usagers de la plage de pénétrer les niveaux des laisses de hautes mers et de la dune embryonnaire. La prise en compte de mesures de protection dans les politiques environnementales et de gestion de l’espace littoral passera par une meilleure écoute des associations et considération des observations collectées par ces dernières
La sensibilisation du public sur les enjeux liés aux laisses de mer évoquant les bois flottés et leur rôle est indispensable aux opérations de protection en synergie avec la surveillance du territoire et p olice de l'environnement et qui s’adresse aux contrevenants (cas des feux de plages, notamment).
Enfin, l’énorme quantité de plastiques divers que l’on retrouve sur les plages est plus qu’inquiétante. Nombreux sont les habitants et certains touristes choques par ce type de déchet à les ramasser spontanément. Mais la quantité de petits fragments ou micro-billes (« larmes de sirène » utilisées en plasturgie dont une quantité énorme peut se voir dans le sable actuellement), moins visibles et non collectables (donc pour lesquels il n’existe d’autre solution que de tenter de tarir les sources), atteint de très hauts niveaux par endroits.
______________________
À suivre dans la partie 2 "la liste des espèces principales des principales espèces d'insectes" ainsi que "les bois flottés et l'Homme"
Photo de couverture : Un somptueux Mesites pallidipennis © Ennaloël Mateo-Espada