Mouches à merdes et bousiers... Les insectes coprophages
Publié le 31/07/2024
On dit souvent que la beauté des insectes échappe trop souvent au public… Et c’est cette réflexion que nous avons eue lorsque nous avons répandu notre compost dans les jardinières de notre Oasis Nature, sur notre balcon parisien. Nous avons alors reçu la visite d’une multitude de mouches multicolores, toutes plus belles les unes que les autres, venues pour se nourrir de la matière décomposée ! C'est ainsi qu'a émergé l’idée de travailler sur un Zoom Espèce Insolite : les « mouches à merde » et autres coléoptères coprophages, qui jouent un rôle essentiel dans l’écosystème en les décomposant.
Description
Les insectes coprophages se nourrissent principalement des excréments d’animaux et de matière décomposée. Dans cet article, nous allons distinguer deux catégories : d’une part, les diptères coprophages (les fameuses « mouches à merde ») et, d’autre part, les coléoptères coprophages, communément appelés « bousiers .
Les diptères sont des insectes à une seule paire d’ailes, contrairement aux autres insectes qui en comptent deux. Cette deuxième paire est souvent atrophiée en forme de petits bâtonnets, et sert de balancier. Grâce à ces deux membres, les diptères ont ainsi une grande stabilité. Parmi les diptères coprophages on trouve plus communément les mouches à fumier (Calliphoridae et Sarcophagidae) et les mouches scatophages (Scatophagidae). Si vous souhaitez les identifier, voilà quelques descriptions détaillées des espèces les plus courantes :
- Lucilia sericata, ou mouche verte/lucilie soyeuse, que l’on trouve près des cadavres et excréments déjà en décomposition. Elle a de grands yeux composés, un thorax et un abdomen d'un vert métallique brillant, revêtus de poils d'un noir hérissé et d'une paire d'ailes membraneuses, foncées, veinées et translucides. L'ensemble de leur corps mesure entre 5 et 10 mm de long.
- Sarcophagia carnaria, ou mouche à viande, se nourrit de carcasses sans dédaigner les excréments. Cet insecte, mesurant entre 6 et 20 mm a la tête noire présente une pruinosité argentée et des yeux rouge-brunâtre. Le front est large, orné d'une bande frontale noire. Les antennes sont noires avec une teinte brun-rougeâtre. Le thorax, également noir, arbore une pruinosité cendrée et cinq bandes longitudinales noires et larges. Les pattes, noires avec une teinte brunâtre, soutiennent des ailes transparentes. L'abdomen est noir, décoré de dessins en damier. Aux extrémités de ses pattes, deux griffes et deux pulvilles lui permettent de marcher sur toutes les surfaces.
Sarcophagia carnaria de Marcello Consolo
- Musca domestica, ou mouche domestique, est une opportuniste qui se nourrit de tout y compris des excréments. Les adultes mesurent de 5 à 8 mm de long et leur poids moyen est de 7 mg. Leur thorax est gris, avec quatre lignes noires longitudinales sur le dos. La face ventrale de l'abdomen est grise. Le corps entier est recouvert de soie et leurs yeux sont rouges. Les femelles sont légèrement plus grosses que les mâles. Les pièces buccales de la mouche forment une trompe se terminant par deux coussinets munis de pores, par lesquels la mouche aspire sa nourriture.
- Scathophaga stercoraria, ou mouche stercoraire, que vous pouvez observer très souvent sur les bouses de vache. Elle mesure entre 5 et 12 mm de long, les femelles étant plus grandes que les mâles. Les deux sexes sont fortement velus mais la pilosité des mâles affiche une teinte jaune-roussâtre tandis que celle des femelles est jaune-verdâtre. Le thorax se pare de lignes longitudinales brun terne et de quelques poils. Les pattes effilées possèdent de grandes soies noires au niveau des tibias. La tête porte des antennes sombres et un motif en forme de « w se dessine entre les deux gros yeux rouges. La trompe est noire et les palpes sont blanc-jaunâtre. Ses deux longues ailes membraneuses dépassent son abdomen.
Scathophaga stercoraria
Ensuite, concernant les bousiers, il faut savoir que la plupart sont des scarabées appartenant aux sous-familles des Scarabaeinae et des Aphodiinae de la famille des Scarabaeidae. Ces insectes dotés d’élytres, des ailes durcies et cornées qui recouvrent l’autre paire d’ailes, se nourrissent presque exclusivement d’excréments et de résidus de parturitions (mise-bas chez les vivipares).
Généralement, ces insectes sont spécifiques des excréments d'un animal. C'est le cas, par exemple, des insectes qui fréquentent les excréments des grands ongulés vivant dans les forêts européennes, les savanes africaines ou de ceux que l'homme a domestiqués. Les bousiers se nourrissent des fèces d’herbivores et d’omnivores, mais avec une préférence pour les premiers. Plusieurs d’entre eux se nourrissent aussi de champignons et de feuilles et fruits en décomposition. Ils n’ont besoin d’aucun autre aliment dans la mesure où les excréments contiennent la totalité des nutriments dont leur métabolisme raffole. De même, l’humidité des excréments les dispense de boire de l’eau. Les larves se nourrissent des fibres végétales non complètement digérées par les mammifères, alors que les adultes ne peuvent manger aucune nourriture solide : leurs mandibules leur servent à comprimer la matière fécale et à sucer le jus extirpé, un liquide plein de micro-organismes.
La sous-famille des Scarabaeinae, qui comprend plus de 5 050 espèces, est parfois vulgairement appelée « vrais bousiers . Mais on trouve aussi des bousiers chez les géotrupidés (Geotrupidae).
La taille des bousiers est variable d’une espèce à l’autre ; les endocoprides sont d’ordinaire longs et minces. Les bousiers sont généralement de couleur noire ou brun foncé ; leur exosquelette offre parfois un éclat métallique, particulièrement chez les espèces tropicales. La plupart des bousiers ont un corps plat mais robuste. Les mâles ont la tête ou le thorax cornu.
Quelques scarabées sont munis de pattes puissantes et dentées qui leur permettent de façonner et de faire rouler les boules d’excrément. Les pattes antérieures d’un bousier adulte sont souvent très usées ou mutilées du fait de l’incessant travail de creusement des galeries (certaines espèces sont même dépourvues de tarse aux pattes antérieures). C’est, à son échelle, l'insecte le plus fort du monde ! Il soulève en effet une masse équivalente à 1141 fois son poids !
Les espèces les plus courantes sont :
- Copris lunaris, ou copris lunaire, dont les mâles ont une longue « corne » sur la tête alors que les femelles ne laissent voir qu'une petite pointe échancrée. Les élytres sont très nettement striés dans le sens longitudinal. Comme chez les bousiers, la tête est large, plate, en forme de pelle à bord tranchant et les pattes antérieures puissantes et dentelées avec des tibias élargis font office de râteau. Le copris lunaire mesure de 17 à 27 mm et sa couleur est d’un noir brillant. Contrairement aux autres espèces de bousier, il ne forme pas de boules à partir des bouses pour y déposer ses œufs, mais creuse des galeries sous les bouses dans lesquelles il enfouit de la matière sur laquelle les femelles déposent leurs œufs. Il a un cri stridulant fortement.
Copris lunaris
- Scarabaeus sacer, ou scarabée sacré, excellent décomposeur. Il mesure de 26 à 40 mm de long. Son corps est noir, ovale et trapu. Le chaperon, c'est-à-dire le bord de la tête, est large et plat, crénelé de six dentelures angulaires rangées en demi-cercle. Dans l'ensemble, sa forme rappelle beaucoup une pelle. C'est là l'outil de fouille et de dépècement, le râteau qui soulève et rejette les fibres végétales non nutritives, va au meilleur, le ratisse et le rassemble. Les antennes très courtes et rousses épanouissent leur éventail. Le thorax est plus large que l'abdomen. Les pattes avant sont semblables à la tête, plates et dentelées, afin qu'elles puissent bien être utilisées comme une pelle.
- Scarabaeus semipunctatus dont le corps d'un adulte est compact et robuste, est long de 15 à 24 mm, de couleur noire. La morphologie, typique de la majorité des scarabées, est caractérisée par le développement de robustes dents triangulaires disposées en série sur le côté extérieur des pattes antérieures, ce qui leur permet de se déplacer facilement et de creuser des substrats meubles. C’est une espèce strictement méditerranéenne.
- Scarabaeus laticollis se reconnaît à ses jolis élytres fortement striés dans le sens longitudinal et aux ponctuations sur le pronotum (partie dorsale du thorax).
Scarabaeus Laticollis de Rafael Brix
- Onthophagus taurus, ou bousier taureau, creuse dans les excréments. C’est un coléoptère de forme ovale, mesurant entre 5,5 et 11 mm. Il est habituellement de couleur noire ou brun rouge. Les mâles sont dotés de longues protubérances recourbées ressemblant à des cornes et situées le plus souvent sur la tête, parfois sur le thorax. Il existe toutefois des mâles dépourvus de cornes, cela dépend de la qualité de la nourriture ingérée sous sa forme de larve.
Onthophagus taurus de Nasekomoe Priroda
- Aphodius fimetarius, est un familier des pâturages et des bouses de vaches. Il est cylindrique, de petite taille et se nourrit d'excréments d'herbivores sans les enterrer. Ses segments abdominaux sont noirs et ses élytres vont du brun rouge au jaune rouge.
- Geotrupes stercorarius, ou géotrupe du fumier, qui apprécie particulièrement les prairies. Son corps est trapu, arrondi et bombé. Ses élytres noirs ont des reflets bleuâtres, et sont striés. La face inférieure de l'animal est bleue ou vert métallique. Les tibias sont larges et dentés. Il mesure 15 à 20 mm. C’est cette espèce que l’on voit souvent déambuler lourdement sur les chemins parfois en troupes nombreuses, notamment sur des excréments ou des champignons en putréfaction.
Geotrupes stercorarius de Thomas Bresson
Dans un jardin, vous trouverez d’autres organismes coprophages qui ne seront pas des insectes : notamment les vers de terre, des bactéries ou encore des champignons, comme les Coprins ou les Psilocybes.
Écologie
Les mouches coprophages sont courantes en Europe. Parmi elles, la mouche stercoraire est particulièrement répandue, avec une aire de répartition assez étendue. On la trouve en Europe, en Asie, en Amérique du Nord et dans certaines parties de l'Australie. L’espèce fréquente surtout les prairies, les champs cultivés, les pâturages et d'autres habitats parsemés d’excréments d'animaux herbivores dont ses larves se nourrissent. On rencontre ainsi la mouche à merde principalement dans les élevages de gros mammifères de type bovins, chevaux et moutons. La mouche domestique est présente sur toute la planète, Arctique inclue mais Antarctique exclue.
Niveau reproduction, la mouche à merde recherche des excréments encore chauds pour y pondre ses œufs. Les larves, appelés asticots, qui en éclosent se régalent ensuite des déjections. Un cycle de vie peu ragoûtant mais utile ! Il faut distinguer le régime alimentaire des adultes et celui des larves. Les adultes consomment des nutriments présents dans le fumier et débris végétaux en décomposition mais ils fréquentent aussi les fleurs et plantes dont ils butinent le nectar et autres substances sucrées. Les asticots, eux, ne mangent que le substrat dans lequel ils ont été pondus.
Les insectes coprophages jouent un rôle essentiel dans les mécanismes de métabolisation et de recyclage de la matière organique, qui est la base de la vie des plantes. Mais ils constituent aussi une source alimentaire importante pour bon nombre d'animaux. On citera comme prédateurs, notamment des mouches, quasiment tous les oiseaux insectivores : des hirondelles aux étourneaux. Sans compter les arthropodes, au premier chef les araignées, puis les carabes, surtout lorsque les insectes prédatés sont au stade larvaire. Enfin, les petits mammifères, chauves-souris, musaraignes comme certains rongeurs, s’en nourrissent également.
Les bousiers se trouvent dans des habitats extrêmement variés : les déserts, les terres cultivées, la forêt et les prairies. Toutefois, ils redoutent les températures extrêmes. On les trouve eux aussi sur tous les continents, sauf dans l’Antarctique.
Niveau mode de vie, les piluliers façonnent les morceaux de bouse en pelotes sphériques et les déplacent jusqu'à leur terrier tout en pilant la bouse pour que celle-ci rentre. Les géotrupes, eux, font leurs terriers sous un tas d'excréments, utilisant la matière fécale comme matériau de construction. Les tunneliers quant à eux enterrent les morceaux de bouse chaque fois qu’ils le peuvent et les endocoprides vivent tout simplement dans la bouse, sans la déplacer ni la façonner.
Scarabaeus sacer faisant une pelote d’excrément
Très souvent, les bousiers cherchent à s’approprier la pelote fécale d’un congénère, ce qui oblige l’insecte à se hâter de quitter une bouse une fois qu’il a réussi à former une pelote de bonne taille, de peur de se la faire voler. Le plus court chemin étant la ligne droite, l’animal utilise un point de visée qu’il ne quitte plus des yeux pour déplacer son fardeau, ils sont programmés pour aller tout droit !
Les bousiers sont monogames. Comme on l’a vu, les scarabées cherchent souvent à se voler la nourriture, l’agresseur étant la plupart du temps un mâle. Il n’est pas rare que ces épisodes se terminent en combat. Après une telle lutte, un couple qui s’est séparé se reformera et poursuivra son acheminement. Ils creuseront dans un sol meuble et s’accoupleront sous terre. Après l’accouplement, ils commenceront à former un cocon dans lequel la femelle pondra ses œufs. Parfois, la femelle reste pour veiller sur les larves. Les larves grandissent dans des pelotes fécales préparées par les parents. Au cours de la période larvaire, l’animal mange la nourriture qui l’entoure comme chez les mouches.
Les bousiers trouvent généralement leur nourriture grâce à leur odorat très développé. Les plus petites espèces, cependant, ont l'intelligence de s’accrocher aux cuisses des ruminants en attendant que leur subsistance arrive !
Des chercheurs de l’université de Lund ont montré que le bousier Scarabaeus satyrus s'oriente les nuits sans lune grâce aux étoiles de la Voie lactée. On en reparlera un peu plus loin !
Les insectes coprophages et l'Homme
Ces insectes ont peut-être mauvaise réputation mais sans eux, nous croulerions sous les excréments ! Il a d’ailleurs été observé que les traitements excessifs contre les parasites internes des troupeaux de bovins entraînent une hausse de la mortalité des coprophages et ralentissent le processus de dégradation des bouses. Cela pose alors des problèmes d'hygiène dans les prairies qu'il faut nettoyer mécaniquement. En outre, le sol sera moins aéré et moins fertilisé, donnant une production fourragère amoindrie.
La mouche stercoraire n’est pas connue pour transmettre directement des maladies aux humains comme le font d’autres espèces comme la mouche à viande (Calliphora vomitoria) qui elle, vit dans la chair animale putréfiée. Mais elle peut être considérée comme un vecteur potentiel de transmission si elle se pose sur des substrats contaminés par des agents pathogènes et entre ensuite en contact avec des aliments ou des surfaces utilisées par l’homme. C'est pourquoi, il est toujours conseillé de garder une bonne hygiène, notamment dans la cuisine, et de prendre des précautions appropriées en présence de ces insectes.
Les larves de mouches sont utilisées dans des cures traditionnelles depuis la période Ming en Chine (1386 AD) pour une série de conditions médicales. Elles sont considérées comme ayant des propriétés antioxydantes et une valeur médicinale. Les larves stériles de la mouche verte métallique sont utilisées par certains hôpitaux en médecines traditionnelles pour nettoyer les plaies et éviter les infections et sont réputées capables d'éliminer le staphylocoque doré.
Sarcophaga carnaria (mouche grise de la viande) est utilisée en médecine légale pour estimer la date du décès d'un cadavre.
Les mouches ont été utilisées dans les arts de nombreuses cultures, on pensera au roman de William Golding, Sa Majesté des mouches, ou ses apparitions dans de nombreuses œuvres comme un symbole oppressant, qui prédit la folie ou un sort funeste, comme dans la pièce de théâtre de Jean-Paul Sartre, Les Mouches, qui dépeint le sort d’Oreste, enfant maudit de la dynastie grecque des Atrides.
Les bousiers protègent aussi le bétail, notamment les ruminants, des possibles infections que les excréments, longtemps abandonnés à la putréfaction naturelle, pourraient propager par l’intermédiaire de parasites. C’est pour cette raison que de nombreux pays ont introduit ces créatures au grand bénéfice de leur élevage. Dans les pays en voie de développement, les bousiers sont un facteur important de promotion de l’hygiène. L'American Institute of Biological Sciences estime que les bousiers, en enterrant les déjections, font épargner environ 380 millions de dollars au secteur agroalimentaire des États-Unis. Ce rôle écologique et économique a particulièrement été mis en évidence en Australie où le bétail importé dès le XVIIIe siècle par les colons anglais déféquait entre 350 et 450 millions de bouses par jour au milieu du XXe siècle. Or, les 212 espèces de Scarabaeinae préexistantes autochtones, qui étaient adaptées aux petites crottes très sèches des kangourous et autres marsupiaux, délaissaient les bouses trop molles et trop humides du bétail européen. L'accumulation des crottes stérilisait le sol et contribuait à la pullulation de mouches piqueuses pondant sur le bétail, entraînant la mort. Tout cela a poussé le gouvernement australien à lancer le projet bousiers (1965-1985) qui a dès les années 1960 acclimaté en Australie une quarantaine d'espèces de bousiers d'Afrique et du sud de l'Europe.
La médecine chinoise utilise aussi les bousiers, comme nombre d’autres insectes, sous forme desséchée, comme ingrédient appelé qiāng láng.
Niveau culturel, l’Égypte a vénéré plusieurs espèces de bousiers, en particulier le Bousier sacré, Scarabaeus sacer, probablement car elle lui reconnaissait son rôle agronomique de fertilisation du sol de la vallée du Nil, en ayant observé qu’il enfouissait les bouses. De plus, les Égyptiens pensaient que les ruminants transféraient leur puissance sacrée (fécondité de la vache, pouvoir créateur du bélier, force du taureau) aux bousiers qui se chargeaient de leurs excréments !
Amulette de Scarabée époque Aménotep III
La fable d’Ésope intitulée Le bousier et l'aigle raconte comment un aigle tue un lièvre malgré les suppliques d’un scarabée. Le coléoptère se venge en détruisant par deux fois les œufs de l’aigle. L’oiseau, désespéré, vole vers l’Olympe et remet ses derniers œufs entre les mains de Zeus, priant le souverain des dieux de les protéger. Lorsque le scarabée découvre l’échappatoire trouvée par son adversaire, il s’enduit de bouse et s’abat sur le visage de Zeus, lequel, surpris, casse les œufs. Zeus apprend alors les griefs du scarabée ignorés par l’aigle. Il réprimande l’aigle puis demande au scarabée, mais en vain, de se tenir désormais à distance de l’oiseau. Aussi change-t-il la saison de ponte des aigles pour la faire coïncider à une période où le bousier hiverne.
Dans La Métamorphose de Franz Kafka, la forme transmutée du héros, Gregor Samsa, est qualifiée de « vieux bousier de merde » par la femme de ménage.
Les bousiers sont aussi des compagnons très présents dans les films : dans Microcosmos : Le Peuple de l'herbe, dans L' Age de glace 2, dans Maya l’abeille, dans la saga Minuscule et dans le jeu vidéo Ark : Survival Evolved.
Les insectes coprophages dans une Oasis Nature
En transformant les matières fécales en compost riche en éléments nutritifs, ces insectes dans un jardin contribuent à la fertilisation du sol en recyclant les nutriments. Ils aident à réduire les odeurs. Si vous souhaitez encourager leur présence, créez un environnement propice en laissant des zones naturelles ou ils peuvent se reproduire et se nourrir. Bien que leur rôle soit beaucoup plus limité que celui des abeilles, les mouches participent à la pollinisation des plantes en se nourrissant du nectar et en transportant le pollen d'une fleur à une autre.
Trop nombreuses, elles peuvent cependant être source de dérangements et de nuisances dans un jardin. Elles sont attirées par le sucre et tout ce qui sent fort. Mieux vaut donc placer des couvercles sur vos poubelles. Nettoyez aussi votre barbecue après utilisation. Si vous avez des animaux domestiques en nombre important, enlevez leurs crottes. Ces gestes simples vous permettront de ne pas être envahi.
Sarcophaga carnaria de Jano de Lille
Côté scarabées, les géotrupidés contribuent au micro drainage et à l'aération des sols, mais surtout à leur enrichissement. Ils seront bien utiles dans votre Oasis Nature ! Comme ils sont particulièrement attirés la nuit par la lumière, pensez à bien fermer vos rideaux et éteindre vos lumières extérieures sans quoi ils ne pourront pas bien voir la Voie Lactée qui leur permet de se guider.
Connaître un peu mieux tous ces insectes coprophages vous donnera une meilleure expertise lors de vos propres observations, et vous retrouverez la beauté des couleurs de l’arc-en-ciel chez nos commères et compères les mouches à merde et les bousiers !
Si vous avez un jardin ou même un balcon, rejoignez notre Réseau Oasis Nature pour partager votre aventure jardinière !
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