Une prairie fleurie dans votre jardin
Développer une prairie fleurie pour faciliter la biodiversité, c'est idéal si votre jardin est assez grand pour permettre une telle création.
Description et intérêt écologique
La prairie fleurie est plus haute et dense que les pelouses rases. Elle s’en distingue aussi par une composition floristique différente.
C'est donc un milieu composé de graminées et de plantes à fleurs. Elle est généralement constituée de 30 à 50 % de graminées et pour le reste de plantes pérennes et de fleurs des champs (annuelles et bisannuelles) adaptées aux sols pauvres, caillouteux, crayeux ou sableux et non inondés. Quelques messicoles (bleuets, coquelicots…) peuvent y apparaître ou y être volontairement introduites, mais ne s’y maintiendront pas ou en faible nombre. La floraison, étalée de mars à septembre, est une source de nourriture importante pour un grand nombre d’espèces.
Les prairies et les friches sont très utiles dans les espaces habités, en ville comme à la campagne. Ce sont des refuges et des bases de reconquête pour le patrimoine floristique, les insectes chassés par l’artificialisation des espaces urbains et par l’agriculture intensive. Les gérer dans le plus grand respect de l’environnement est donc une participation importante à la sauvegarde de la biodiversité.
C’est en outre un des espaces verts les mieux adaptés à une gestion naturelle. Dans la plupart de nos communes, le maintien de quelques prairies pérennes prend même l’allure de véritable action de conservation, puisque 95 % de nos prairies ont disparu au cours des cinquante dernières années.
Faisabilité technique
La règle d'or est de chercher à obtenir une priaire riche et diversifiée. Il faut éviter que les graminées dominent et étouffent les fleurs sauvages. C'est pourquoi il ne faut jamais apporter d'engrais, mais au contraire retirer le plus possible d'éléments nutritifs du terrain. Pour ce qui est des résidus de fauche, on veillera à alterner soit dans le temps (méthode du rééssuyage expliquée plus bas), soit dans l'espace (zone ramassée et zone non ramassée).
Semis
Le semis doit avoir lieu idéalement en automne. La vernalisation consiste à faire passer aux graines une période de froid pour lever la dormance. Parfois les graines doivent subir les mauvaises conditions de l’hiver pour pouvoir germer.
Les semis de printemps peuvent cependant avoir lieu d’avril à juin. Il faut arrêter quand les grosses chaleurs arrivent car les graines lèvent mal lorsqu’il fait trop chaud. D’autre part, il se peut que les graines semées au printemps ne germent que l’année suivante.
Quand le moment est venu de semer, il faut ratisser vigoureusement l’herbe, herser ou scarifier en passant plusieurs fois et en croisant les passages. Le but recherché est de faire apparaître la terre nue par endroits, afin de rendre possible la germination d’au moins une partie des graines semées.
Malgré la préparation du terrain, ce genre de semis est très gourmand en graines car beaucoup d’entre elles ne trouvent pas les bonnes conditions pour germer. Le semis peut donc être associé à des techniques alternatives. Des mottes de gazons peuvent être arrachées par endroits sur toute la surface du terrain. La terre rendue apparente est bêchée pour bien l’ameublir, et les graines semées à ces endroits éviteront provisoirement la concurrence des graminées. Il faut également laisser une zone en libre évolution sans fauche ni tonte pour le réensemencement. Une autre possibilité est d'ensemencer les éventuelles taupinières, mais l’enrichissement en fleurs se fera par taches étroites.
Entretien
Deux époques sont favorables : mi-juillet : pour favoriser plutôt les plantes à floraison printanière. Mi-septembre : pour favoriser les fleurs d’été
Une prairie s’entretient par la fauche et non par la tonte. La nuance est importante. La fauche coupe les plantes, qui restent entières. Il faut laisser l’herbe coupée faner quelques jours sur place avant la retirer. Les insectes auront ainsi le temps de quitter le foin pour passer sur l’herbe vivante, cela permettra également la tombée des graines qui constitueront la prairie de l’année suivante.
On privilégiera bien entendu une fauche haute, c’est-à-dire qu’on coupe les tiges à 15-20 cm du sol
Il est souhaitable de ne pas faucher toute la surface pour laisser des zones refuges à la petite faune.
Le mieux est de laisser chaque année une parcelle non fauchée… différente d’une année à l’autre sinon elle évoluera vers un taillis d’arbustes spontanés.
Évolution et perspectives
Afin de s’assurer de la pérennité de la prairie fleurie, il faudra bien sûr avoir fait au préalable un choix de plantes indigènes qui poussent naturellement dans la région et laisser la vie sauvage s’installer spontanément. Il ne faudra pas pratiquer d’activités humaines entraînant la destruction du site, ne pas laisser les plantes exotiques envahissantes se développer, ne pas utiliser de pesticides.
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