ABONNEZ-VOUS À NOTRE NEWSLETTER

Faire pousser des arbres pour faire grandir l'Homme

Publié le 21/08/2024

Il y a de la poésie et une certaine philosophie dans leur manière de pratiquer l'agriculture.
Frédéric et Laure Cebron ont eu plus d'une vie avant de se lancer comme agriculteurs, à Ventalon-en-Cévennes (48). Tout a commencé par une grande envie d’aller voir ailleurs, de questionner le monde à la recherche d’expériences enrichissantes. Elle, enseignante, lui, réalisateur à la télévision, et puis dix ans autour du monde, dix ans de découvertes, d’enrichissements et un jour, la découverte du Parc national des Cévennes, reconnu réserve de biosphère par l'Unesco depuis 1985. Un goût du pays cévenol dans ce nouveau Portrait Oasis Nature !

Le Parc national des Cévennes présente plusieurs particularités qui le distinguent des autres parcs nationaux français : il est le seul à être situé en moyenne montagne et l'un des deux seuls de métropole dont le cœur est habité et exploité par des résidents permanents. Un havre de paix, au cœur d’une France encore protégée. C’est là que nous nous sommes installés au lieu-dit "le Cros", dans une nature protectrice et un lieu de vie riche en échanges et rencontres. Une aventure pour le mode de vie de demain où tout est à inventer (ou à réinventer).

L’Oasis Nature, les Bancels du Ventalon, fait en tout 20 hectares, avec Laure au maraîchage et Fred qui s’occupe d’une châtaigneraie de 5 hectares. Nous avons d’abord restauré une première ferme abandonnée depuis cinquante ans, puis pour pouvoir recevoir toujours plus de monde, une seconde dans le hameau voisin. Les châtaigneraies commencent aussi à respirer. Certains châtaigniers ont plus de 400 ans, c’est un vrai patrimoine ! Nous sommes tombés amoureux de l'endroit, qui avait une histoire à raconter, et pas seulement comme pierre du passé. Notre philosophie est simple : « reconnecter l'humain à la nature, et donner des outils aux uns et aux autres pour grandir » et “tout faire soi-même, au maximum”, un projet inspiré par notre tour du monde qui a duré 10 ans. Ce lien se fait par le travail, et du travail, il y en a toujours ici. Mais les journées qui passent, toutes différentes, ne nous paraissent pas si longues. Passionnés par ce projet nous nous sentons dans notre élément, au milieu de nos plantes et du travail toujours renouvelé. Nous avons trouvé beaucoup de solidarité et de soutien de tous nos voisins.

Fred et les bénévoles

Nous vivons dans un parc national protégé mais également dans le département le moins peuplé de France... Ici la biodiversité va bien ! En termes de faune : une biodiversité pléthorique ! On y trouve des espèces aussi bien méditerranéennes que continentales ou alpines, forestières, steppiques, rupestres ou liées aux milieux humides.

Une salamandre

Du côté de la flore sauvage, plus de 2 250 espèces de plantes à fleurs ont été recensées dans le parc national, ce qui représente 40 % de la flore française, sur seulement 0,5 % de la surface du territoire national. Certaines plantes présentent des histoires de vie remarquables, allant des héritières de pratiques agricoles anciennes (prairies de fauche, cultures extensives de céréales) aux exploratrices de la haute montagne.

Nous avons appris à vivre avec le sauvage. L'Homme est un facteur direct de disparition pour les espèces de grande taille : ongulés et prédateurs, grands rapaces et gallinacés. Aujourd’hui notre plus grand challenge est d’apprendre à cohabiter avec les cerfs, les chevreuils, et bien sûr les sangliers. Les anciens nous racontent qu’il y a encore 50 ans, il n’était pas utile de clôturer les cultures pour éviter les dégâts. Le sanglier, par exemple, vient des Ardennes, il a fui vers le sud lors de la première guerre mondiale, croisant sur sa route le cochon domestique. Aujourd’hui il n’est pas rare de croiser des familles de sangliers avec plus de cinq marcassins alors qu’à l’origine le sanglier sauvage avait un petit par portée uniquement. Nous avons donc de gros dégâts sur nos pommiers et autres arbres fruitiers.

Notre maraîchage sur sol vivant : avant d’arriver dans les Cévennes, nous avions vécu 3 années dans le sud de l’Inde, à Auroville. C’est là que Laure s’est formée au maraîchage sur sol vivant. C’est un mouvement agricole dont le but est de reconstituer dans les parcelles agricoles le cycle naturel de la fertilité des sols par des itinéraires techniques spécifiques, qui s'appuient notamment sur l'arrêt du travail du sol et l'apport de matière organique au sol.

Laure et ses cultures

Notre Oasis Nature est un lieu d’éducation et de sensibilisation : voilà cinq ans que nous recevons des groupes de personnes. Beaucoup de scolaires, d’universitaires mais aussi des personnes qui veulent se reconnecter à elles-mêmes, aux autres, à la nature. L’endroit est idéal pour cela tant la nature y est forte, généreuse, apaisante. Aujourd’hui, nous avons une capacité d’accueil pouvant aller jusqu’à 25 personnes et proposons des stages d'immersion. Nos Cévennes sont riches d’histoire mais également d’énergie inspirante !

C’est l’ancienne administratrice d’H&B, Nadia Loury, qui nous a fait découvrir
les Oasis Nature d’Humanité et Biodiversité !

Lors d’un stage d’immersion

Vous souhaitez nous raconter vous aussi l’histoire de votre Oasis Nature ? Proposez votre participation à notre chargée de mission Charlotte Eulry, à l’adresse oasisnature@humanite-biodiversite.fr