Oasis de l'Eure Tranquille, un jardin d'artiste
Publié le 22/05/2025
En ce mois de mai, nous nous rendons en Normandie pour découvrir le jardin de Sophie. Depuis 2016, cet espace de 1 800 m2 a été modelé afin d'accueillir la biodiversité et l’art. Cet Oasis Nature concilie aujourd’hui l’épanouissement du Vivant avec l’organisation d’ateliers et évènements artistiques tous publics (photographies, poésies, peintures, sculptures ou théâtres) pour renouer les liens avec la nature qui nous entoure.
Je suis peintre et sculptrice. J’ai créé ce jardin en 2016, animée par un profond besoin d’être proche de la nature et en harmonie avec elle. Pour comprendre la complexité humaine, il faut comprendre le Vivant ; et pour comprendre le Vivant, il faut comprendre la biodiversité. Hubert Reeves, tout comme Léonard de Vinci, nous enseigne la nécessité de percevoir le tout dans le microcosme : chaque chose, aussi invisible soit-elle, a sa place dans notre univers.
Accueil du public en 2025
Le jardin L’Eure Tranquille se trouve près d’Évreux, dans un petit village où je vis depuis 1990. En 2021, j’ouvre le jardin au public, en liant art et nature dans une oasis de paix, de tranquillité et de biodiversité.
Chaque année, une nouvelle exposition a lieu d’avril à octobre, accompagnée d'une programmation culturelle destinée à tous les publics, y compris les scolaires : photographie, aphorismes, peinture, sculptures, etc.
La première chose a été de créer un bassin au centre du jardin, afin d’instaurer le biotope nécessaire à toute forme de vie.
Avec un filtre naturel, l’eau doit traverser plusieurs couches différentes avant de revenir dans le bassin. Les plantes aquatiques filtrent à leur tour l’eau.
Une fois les poissons installés, les grenouilles ont commencé à arriver, les oiseaux ont trouvé leur bain matinal et ont commencé à nicher, car tout était réuni : eau, nourriture, haies, arbres et insectes.
Certains endroits du terrain étaient comblés par d’anciennes fondations de bâtiments bombardés. Les silex étaient liés par un mortier de sable et de coquillages. Même la pioche était impuissante…
Après quelques tentatives avec un ciseau à pierre et une masse, j’ai décidé d’essayer une plantation en lasagnes : carton, feuilles, compost, terreau, carton, etc.
Aménagement du massif
Dans ce substrat, j’ai planté de petits arbustes et arbres, afin que leurs racines cherchent leur chemin à travers les pierres enfouies dans le sol. Un résultat plutôt satisfaisant. Le bémol d’un sol rempli de pierres est que l’arrosage est peu efficace : l’eau s’écoule comme dans une passoire.
Un jardin en harmonie avec la biodiversité
La pioche était mon outil indispensable : chaque plantation me demandait de creuser dans l’Histoire. Tel un archéologue, je mettais au jour des fragments d’une longère bombardée, des filons d’argile issus d’une ancienne fabrique de tuiles romaines, autrefois active dans la forêt voisine. La nature est mon maître ; elle m’enseigne chaque jour l’humilité.
J’ai transformé un espace vide et aride — un terrain argileux parsemé de silex — en un lieu de vie. Mon désir : créer un espace où l’homme, les animaux et la végétation puissent se sentir bien, nourrir notre être intérieur et instaurer une harmonie du Vivant.
J’ai aménagé en suivant les harmonies de couleurs et de formes, mais toujours en écoutant la terre et ses habitants, pour que l’esthétique reste au service du Vivant.
Pendant les deux premières années, je cherchais désespérément une solution pour éviter ce gaspillage.
La vie que je voulais installer dans le sol disparaissait aussitôt.
Finalement, j’ai entendu parler, dans un documentaire, de la réhabilitation des zones désertiques par l’installation d’oyas. Ce sont des récipients en terre cuite poreuse utilisé pour l’irrigation enterrée des plantes. Il s'agit d'une méthode d’arrosage traditionnelle et écologique qui remonte à plusieurs siècles, notamment utilisée en Chine, en Afrique du Nord et en Amérique latine.
Aujourd’hui, le sol du jardin est vivant grâce à ces oyas. Je les remplis une fois par semaine. Le sol est désormais richement habité par toutes sortes de petits animaux.
Les allées sont en pelouse pour retenir l’eau, et les massifs avec les oyas sont paillés avec les broyats de taille des haies et arbres à l’automne.
Installation d’oyas
Aujourd’hui, je suis simplement la gardienne de cet espace, veillant à ce qu’aucune plante n’en envahisse une autre.
Entre les oiseaux du matin qui peuplent les haies, la grenouille qui a son mot à dire et la famille de hérissons qui passe à table à la tombée de la nuit, le jardin vit sa vie !
Au cœur de l’Eure Tranquille
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