COP30 à Belém : un rendez-vous manqué pour le climat et la biodiversité
Publié le 25/11/2025
La 30ᵉ Conférence des Parties sur le climat, tenue en novembre 2025 à Belém, au cœur de l’Amazonie, aurait dû être un moment décisif pour aligner l’action internationale sur l’urgence climatique et écologique. Pour Humanité et Biodiversité, comme pour de nombreuses ONG mobilisées, le bilan de cette COP30 est décevant. Alors que les attentes étaient claires — ambition accrue, sortie programmée des énergies fossiles, financements à la hauteur, justice climatique, protection renforcée de la biodiversité — les décisions adoptées n’ont pas répondu à l’ampleur des défis
Un bilan décevant en matière d’ambition et de justice climatique
Les organisations de la société civile attendaient une trajectoire mondiale claire de sortie des énergies fossiles. Cette décision, indispensable pour maintenir le cap des +1,5 °C, n’a pas été obtenue. Les compromis adoptés restent trop vagues, trop faibles, trop loin des recommandations scientifiques. L’Union européenne — pourtant en position d’influence — n’a pas réussi à défendre une ligne ambitieuse et cohérente.
En matière de justice climatique, si on peut souligner quelques avancées, celles-ci semblent bien insuffisantes au regard des besoins des pays et des communautés les plus vulnérables qui subissent déjà les impacts du dérèglement climatique. Les quelques annonces qui ont été faites sur l’adaptation et les pertes et dommages, restent floues, insuffisantes et souvent non financées.
La biodiversité mise de côté alors qu’elle est au cœur de la solution
Belém, porte d’entrée de l’Amazonie, devait être la COP où climat et biodiversité avanceraient enfin de manière intégrée. Ce ne fut pas le cas. Malgré quelques mentions positives, aucune mesure contraignante n’a été adoptée pour protéger les forêts primaires, restaurer les écosystèmes dégradés ou renforcer les cadres internationaux de lutte contre la déforestation.
Pour Humanité et Biodiversité, cette absence est décevante. Il nous semble important de rappeler, d’une part, l’importance d’intégrer pleinement les savoirs et les besoins des peuples autochtones et des communautés locales, indispensables à la préservation des écosystèmes, et, d’autre part, que la protection du Vivant conditionne notre capacité à atténuer et à nous adapter au changement climatique. Forêts, zones humides, sols, océans — ces écosystèmes sont nos premiers alliés, mais ils continuent d’être fragilisés faute d’engagements clairs et financés.
Après Belém : l’Union Européenne doit renforcer son leadership climatique
Une action climatique crédible nécessite des financements à long terme, prévisibles, accessibles et suffisants. La COP30 n’a pas permis de sécuriser ce cadre, laissant une grande partie des promesses suspendues. L’UE doit désormais agir en moteur : augmenter ses contributions, faciliter l’accès aux fonds pour les pays vulnérables et soutenir des mécanismes innovants pour la restauration des écosystèmes et la protection de la nature.
Et si l’Union Européenne n’a pas réussi à imposer son leadership climatique et écologique lors de cette COP 30, elle ne doit pas renoncer, sur le territoire européen, à rehausser son ambition, accélérer sa transition énergétique en garantissant qu’elle soit socialement juste, assurer la cohérence entre climat et biodiversité, soutenir des financements robustes et porter une diplomatie active pour remettre la protection du Vivant au cœur des négociations de la prochaine Conférence des parties.
Belém aurait pu être un tournant. À défaut, elle doit devenir un déclencheur. Humanité et Biodiversité appelle l’Union européenne à tirer les leçons de cet échec, à combler les lacunes laissées par cette COP et à impulser la dynamique internationale qui n’a pas émergé à Belém.
Sans nature préservée, il n’y aura ni climat stabilisé, ni avenir viable.
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