Les grands animaux de la forêt
La forêt abrite de nombreuses espèces animales, les plus grandes sont des mammifères: sangliers, cerfs et chevreuils, sans oublier chamois et bouquetins en montagne. Cerfs, chevreuils, et sangliers sont des animaux dont les noms sont plus connus que leurs mœurs. Trop souvent, ils sont uniquement considérés comme des espèces autorisées à la chasse ou causant des dégâts à la forêt et aux cultures. Pourtant, ces espèces enrichissent la biodiversité de nos forêts, et contribuent aux équilibres naturels. Moins farouches que les carnivores, ces herbivores sont source de plaisirs pour tous ceux, de plus en plus nombreux, qui souhaitent approcher une faune riche et diversifiée.
Problèmes pour la forêt
Dans une forêt tournée vers une productivité intensive, le cerf, le chevreuil et le sanglier sont accusés de multiples dégâts et trop souvent jugés indésirables.
Quels sont les vrais problèmes pour les arbres ?
L’abroutissement : C’est la consommation par le cerf ou le chevreuil des jeunes pousses et des bourgeons. Ce dommage n'est cependant pas irrémédiable car une pousse plus vigoureuse finit toujours par se développer…
L’écorçage : L'écorçage, pratiqué par le cerf, est beaucoup moins fréquent. Il consiste à arracher des morceaux d'écorce du tronc. Les écorçages d'hiver sont minimes. Ceux de printemps ou d'été sont souvent spectaculaires; la sève étant remontée, des lambeaux entiers du tronc peuvent être arrachés. Les essences les plus touchées sont le frêne, le hêtre, le pin, l'épicéa et le douglas.
Les frottis : Les cerfs et les chevreuils mâles frottent les jeunes arbres, avec leurs bois, plus ou moins fort. Les essences les plus recherchées sont les résineux, pour leur pouvoir odorant, et les feuillus à bois tendre. Les dégâts restent limités. Les frottis coïncident avec des périodes bien précises :
- Le rut (septembre pour le cerf, juillet pour le chevreuil),
- La chute des bois,
- La chute du "velours" des nouveaux bois (l'été pour le cerf, de février à mai pour le chevreuil).
Et pour les cultures
Cerfs mais plutôt chevreuils, et surtout, sangliers peuvent aller se nourrir dans les cultures à proximité des massifs boisés. Ces dommages sont variables, ceux du sanglier peuvent être importants (céréales, pommes de terre, prairies labourées…).
Solutions
La notion de dégâts est très subjective et varie d'une personne à l'autre suivant sa capacité à accepter que la nature n'ait pas une rentabilité de cent pour cent et que l'homme ne soit pas l'unique bénéficiaire des produits du sol. Il est essentiel, alors que les menaces sur la biodiversité vont croissantes, de changer notre relation à la nature, et d’accepter une part pour la faune. Le tout est de définir cette part et, au-delà, de dédommager les propriétaires.
Quelques principes
- Proscrire les lâchers, en particulier de sangliers, et le nourrissage de ces espèces ; n’autoriser en forêt l’agrainage dissuasif qu’en période de vulnérabilité des cultures voisines,
- Recourir à des techniques sylvicoles adaptées à la présence de la grande faune forestière : maintien des espèces appétantes, maintien ou création de prairies et de sommières (trouées) enherbées,
- Adopter des mesures de protection individuelles des jeunes plantations (choisir des manchons ne piégeant pas les oiseaux),
- Limiter les dérangements en évitant la pénétration humaine incontrôlée de certains secteurs des massifs forestiers: des dérangements fréquents perturbent et induisent, notamment chez le cerf, un stress important pouvant provoquer des comportements de dégâts et notamment d'écorçages.
- Il convient d’utiliser momentanément des techniques de prévention et de protection des cultures : pose de clôtures en rubans électriques, éloignement des champs des lisières de zones boisées ou encore usage de répulsif non polluant.
- Les dégâts importants aux intérêts protégés (agriculture, foresterie…) doivent être indemnisés par l’Etat ou par la mise en place d’un système d’assurance. Les dégâts aux particuliers (jardins) doivent être pris en compte.
Constat
Le cerf, le chevreuil ou le sanglier cherchent simplement à se nourrir et, pour survivre, ils sont souvent obligés de s'adapter à l'environnement que les hommes leur façonnent. En réalité, les dégâts sont souvent le révélateur d'un dysfonctionnement :
- Prévalence de la monoculture ou de la culture d'espèces exotiques sur un massif.
- Domination de la futaie régulière (arbres tous du même âge sur une parcelle) au détriment du taillis et de la régénération naturelle mélangée.
- Absence de petites clairières naturelles et de zones de quiétude.
Si l’on tirait les leçons de ces constats. D'une manière générale les dégâts causés par la grande faune sauvage sont fonction de la capacité d'accueil des massifs forestiers. Rendons-les accueillants pour les grands animaux, en particuliers : le cerf, le sanglier et le chevreuil. Ils n’en perdraient pas pour autant leur rôle économique.
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