L'Eau qui Pique (3/6)
À l’occasion de la Journée mondiale des zones humides (2 février) dont le thème pour l’année 2020 met à l’honneur la biodiversité, Gilles Pipien, administrateur d'Humanité et Biodiversité, vous conte l’histoire des humains et des moustiques à travers un récit palpitant et riche en rebondissements. Plongez dans l’univers des zones humides, découvrez leurs intérêts écologiques et que l’envie d’apprendre soit avec vous !
Prologue
Les zones humides représentent l’habitat de prédilection des moustiques. Ils y passent la totalité de leur vie, de l’état larvaire à adulte, apprécient le sang des vertébrés se trouvant à proximité, et plus particulièrement celui des humains ! Pris pour cible, ces derniers tentent par tous les moyens d’empoisonner les moustiques, même si cela impacte les autres espèces et l’environnement. La démoustification de masse est lancée. Au milieu des insecticides toxiques utilisés, une bactérie larvicide, le Bti, est découverte. Permettant de réduire le nombre de larves de manière naturelle, c’est aujourd’hui le seul larvicide autorisé par l’Union Européenne.
Épisode 3 - La revanche des moustiques
Le vivant, depuis 4 milliards d’années n’est qu’évolution, adaptation. À chaque reproduction, une petite nuance, et ensuite, l’environnement trie. Savez-vous qu’ainsi, à la fin du XIXème siècle, le Culex pipiens, aimant les zones humides et le sang des oiseaux (mais aussi des chevaux ou des humains), s’est engouffré dans les tunnels en construction du métro de Londres. Pas d’oiseaux : dès lors, il a cherché tout ce qui a sang chaud, comme les rats ou… les humains. Dans le métro, pas d’hiver, et donc plus besoin de diapause, et donc des cycles de reproduction accélérés. Une nouvelle espèce est née, le Culex molestus (certes, c'est un peu résumé…. mais c’est globalement le parcours évolutionniste. Et, il s’est désormais répandu partout, d’Australie aux États-Unis. On est loin des zones humides !
Il nous faut aussi comprendre qu’au-delà de la nuisance, certains moustiques sont porteurs de maladies, qu’ils transmettent d’hôte piqué en hôte piqué : et là, on entre dans un enjeu de santé publique.
Mais revenons au Bti, pour lequel des études récentes de la Tour du Valat montrent qu’il serait terriblement efficace contre… les odonates (ou libellules). Or, ce sont des prédateurs naturels des moustiques : on aurait tout faux ? Ceci mériterait d’être approfondi...
Mais, n’y aurait-il pas d’autres prédateurs, alliés possibles, ou d’autres éléments de la biodiversité pouvant nous aider ? Si, justement, c’est ce que montrent des études en Australie (Brisbane) et aux États-Unis.
Remerciements à Mylène Weil, université de Montpellier ; Marion Wittecoq, Tour du Valat et aux spécialistes EID Méditerranée et Jean-Michel Berenger.
Liste des épisodes
Épisode 1 - La "menace" des zones humides
Épisode 2 - L’attaque des humains : une lutte acharnée contre le moustique
Épisode 3 - La revanche des moustiques
Épisode 4 - Les zones humides : un nouvel espoir
Épisode 5 - Les moustiques contre-attaquent : le tigre débarque !
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