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Canicule : végétalisons nos villes aujourd'hui, pas dans 30 ans !

Publié le 24/06/2022

L’épisode de canicule qui s’est déroulé à la mi-juin était insoutenable dans certaines régions, notamment dans les villes, et s’est accompagné d’une effervescence médiatique angoissante : conseils pour protéger les animaux domestiques et sauvages, articles controversés sur le tourisme balnéaire (comme si la chaleur devait être fêtée en avant-goût des vacances), 200 records de chaleurs battus en France… Nous vous présentons notre analyse de la situation et vous donnons les clés pour affronter les prochaines vagues de chaleur.

Un constat alarmant

Le GIEC nous a prévenu : il nous reste trois ans pour inverser la tendance du réchauffement climatique et si nous ne faisons rien, il ne sera pas possible de limiter le réchauffement à +1,5 °C par rapport à l'ère préindustrielle, ni même à +2 °C. Si la tendance actuelle se poursuit, nous arriverons donc à un scénario à +3 °C à horizon 2100. Les épisodes de canicule comme celui du week-end du 18 juin se produiront de plus en plus tôt et de plus en plus fréquemment. Les conditions pour nos écosystèmes et, de fait, pour nous-mêmes seront désastreux. Nous faisons partie du vivant.

Que faire ?

Une réponse fondamentale : la végétalisation. Végétaliser et réintroduire l’eau et la nature en milieu urbain sont deux moyens avérés pour éviter l’effet d’îlot de chaleur en ville et conserver des températures vivables en milieu urbain.

Puisque les villes manquent cruellement d’espaces végétalisés, elles subissent davantage le phénomène d’îlot de chaleur urbain où l’on observe une hausse des températures atteignant jusqu’à 10° C de plus dans des villes comme Paris, par rapport aux espaces ruraux voisins. Le moindre espace planté contribue donc au rafraîchissement de l’espace urbain. On prendra l’exemple de Göteborg, ville suédoise qui a mis le développement durable au cœur de ses préoccupations et où la différence de température entre une zone artificialisée et un parc s’élève à 5,9 °C. Face aux effets du changement climatique et à la multiplication des évènements caniculaires, la nature se révèle être notre meilleur allié.

La semaine dernière, le gouvernement a annoncé une enveloppe de 500 millions d’euros pour la « renaturation » des villes. Les politiques de renaturation sont déjà en cours dans plusieurs villes de France, comme Lille et Paris, qui ciblent notamment la végétalisation des cours d’écoles avec l’aménagement de dix « cours oasis » en 2018. L’Union Européenne s’intéresse également à ces questions de renaturation en ville puisque la proposition de loi sur la restauration de la nature, lancée par la Commission le 22 juin, imposerait l’absence de perte nette d’espace de nature en ville d’ici 2030, une augmentation de 5 % de ces espaces et un minimum de 10 % de couvert arboré dans chaque agglomération, ville et banlieue d'Europe d’ici 2050.

Cette renaturation et végétalisation de la ville, si opérée correctement, répond à plusieurs enjeux : rendre les villes plus résilientes face au changement climatique, améliorer le cadre de vie des citadins et ramener la biodiversité en ville.

En tant que citoyen, emparez-vous de ces questions : interpelez votre municipalité sur sa politique de végétalisation et inscrivez votre jardin ou balcon dans notre réseau des Oasis Nature en vous engageant à respecter notre Charte. D’oasis en oasis, retrouvons le lien entre humanité et biodiversité : le moindre espace végétalisé compte !