Le bon et le mauvais gouvernement
Publié le 21/07/2022
(À ce jour, les illustrations publiées le 17 juillet ont été retirées des sites).
Les amateurs d’art connaissent certainement la fresque médiévale « Allégorie du bon et du mauvais gouvernement », que l’on peut admirer à Sienne et qui présente de manière imagée les conséquences d’une bonne ou d’une mauvaise gestion de la cité.
Nous en avons découvert, avec un étonnement ravi, une réplique publiée sur chassons.com et les sites web des fédérations de chasse du Pas de Calais et de l'Oise, adaptée à la gestion forestière. Deux représentations du bien et du mal s’y affrontent.
D’un côté, celle d’une « forêt gérée par les exploitants forestiers et chasseurs ». L’acteur central y est « l’exploitant forestier et chasseur », ce qui sous-entend sans doute que le simple gestionnaire forestier, qui se contente d’admirer la faune sans avoir le besoin de la pointer, est quelque peu demeuré.
On découvre avec joie les multiples espèces animales qui y vivent, dans une vision digne de « Bambi » (on rappellera cependant que, dans ce film, la mère de Bambi a été tuée par des chasseurs, qui ont également, mis le feu à la forêt).
Si l’on regarde plus attentivement, on y voit aussi un orignal et un raton laveur, espèces sympathiques mais à ce jour absentes de notre pays. Faut-il y voir un projet d’enrichissement de notre faune locale ? On y devine un ours à l’arrière-plan, signe que ce plantigrade est désormais reconnu comme ayant droit de cité chez nous. Une bonne nouvelle à venir pour le loup et le lynx ?
On y voit aussi des espèces que les chasseurs vont donc se garder désormais de déranger, comme le renard. Il en sera certainement de même pour d’autres petits mammifères, en particulier le blaireau qui pourra vivre en paix sans s’exposer à des déterrages intempestifs.
Et, enfin, quelques oiseaux figurent sous les frondaisons. Il ne s’agit pas de tourterelles des bois ou de Grand Tetras, que certains chasseurs continuent à vouloir tirer, mais nous voulons y voir un signal d’une prochaine vie paisible pour tous les volatiles forestiers.
Tournons-nous maintenant vers l’autre image d’une forêt « gérée par des écolos qui refusent la gestion forestière ». L’acteur y est cette fois « l’écolo qui refuse la gestion forestière ». Il ne s’agit donc pas de l’espèce commune, Ecolo simplex, que l’on peut observer assez facilement dans les forêts, armé parfois de petites jumelles ou d’un appareil photo. Il s’agit d’une espèce cryptique, autrement plus redoutable et malfaisante, Ecolo diabolicus, qui a le super-pouvoir de refuser les plans de gestion forestière, alors que les naïfs croyaient qu’il s’agissait en France d’une prérogative des préfets.
On peut donc comprendre que les chasseurs rêvent d’inscrire cette espèce dans la liste, déjà longue, des espèces chassables de notre pays !
Mais, un doute nous a saisi en commentant ces images : et si un esprit malin et facétieux avait quelque peu mélangé les images et les légendes ?
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