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L'aubépine (Cratœgus)

Publié le 30/05/2025

En cette fin du mois de mai, nous vous proposons de découvrir un fabuleux arbuste de la famille des Rosacées : l’aubépine (du genre des Crataegus). Cet arbuste aux fleurs blanches à roses, et aux fruits rouges, compose différents écosystèmes de notre territoire, en raison de sa capacité d’adaptation et de ses nombreuses vertus pour la faune. Mais attention, qui s’y frotte s’y pique ! En effet, elle possède des épines longues et aiguisées le long des branches. Rassurez-vous, cette particularité profite principalement à la faune sauvage !

Description

En France, on retrouve principalement l'aubépine monogyne (ou à aubépine à un style, Crataegus monogyna), et l’aubépine à deux styles (Crataegus laevigata).

L'aubépine monogyne est très répandue dans les haies, bocages et lisières forestières. Sa fleur possède un style (donc un seul noyau dans le fruit), et est composée de cinq pétales blancs à rosés.

La feuille est profondément lobée avec le sommet pointu. L’aubépine possède des fruits en forme de petites boules rouges, appelés les cenelles.

Une aubépine à un style (Crataegus monogyna) © Pixabay

L'aubépine à deux styles est moins fréquente, et est présente principalement dans l'est de la France.

Elle ressemble à s’y méprendre à l’aubépine monogyne à quelques différences près : ses fleurs comportent deux ou trois styles (donc deux ou trois noyaux dans le fruit) mais restent néanmoins très proches visuellement de celles de l’aubépine monogyne.

Toutefois, l’aubépine à deux styles présente des fruits légèrement plus gros et surtout des feuilles composées de lobes plus arrondis, souvent trilobés (divisés en trois).

Une aubépine à deux styles (Crataegus laevigata) © INPN

En général, une aubépine peut atteindre une hauteur de 3 à 8 mètres, parfois un peu plus selon l’espèce et les conditions de croissance. Elle possède une croissance plutôt lente et peut atteindre une durée de vie allant jusqu'à 500 ans !

Très rustique, elle s’adapte à des climats variés. On la trouve jusqu’à 1 600 mètres d’altitude environ dans les Alpes, et autour de 1 200 à 1 500 mètres dans d'autres massifs français comme le Massif Central, les Vosges ou les Pyrénées.

Écologie

L’aubépine est l’une des plantes qui possède le plus d'interactions avec la biodiversité locale et représente une véritable "plante-pilier” pour l’accueil du Vivant.

Sa structure dense et épineuse accueille de nombreux oiseaux comme le merle, le rouge-gorge, la fauvette, le troglodyte mignon... qui viennent y faire leurs nids à l’abri des prédateurs.

Ces mêmes oiseaux profitent également des cenelles, riches en sucres et apparaissant de septembre à octobre, soit une source de nourriture inédite en cette période de l’année.

Un rouge-Gorge au cœur d'une Aubépine © Pexels

Ses fleurs apparaissent entre avril et juin selon les espèces. Très riches en nectar et pollen, elles sont des sources majeures pour les pollinisateurs au printemps. On estime que plus de 150 espèces d’insectes sont liées aux aubépines, car elles s'y nourrissent ou s’y reproduisent.

Le Gazé ou Piéride de l’Aubépine (Aporia crataegi), est un papillon dont les chenilles se nourrissent principalement des feuilles d'aubépine et de prunellier, et plus rarement d'arbres fruitiers.

Une aubépine reçoit de la visite... © Pexels

Papillon Gazé (Aporia crataegi) © Pixabay La larve de Gazé © INPN

L'aubépine et l’Homme

Les fruits rouges (cénelles) sont comestibles et riches en antioxydants. Elles peuvent être utilisées en pelées, confitures, pâtes de fruits, tisanes, liqueurs ou vins artisanaux.

Yaourts à l’Aubépine © Plantes Sauvages Comestibles

En phytothérapie, l’Aubépine est reconnue depuis l’Antiquité pour ses effets bénéfiques sur le cœur et le système nerveux. Elle est souvent surnommée "la plante du cœur", car les feuilles, les fleurs et les fruits renferment des flavonoïdes, et différents acides et amines aromatiques qui permettent de lutter contre la tension artérielle et l'insuffisance cardiaque modérée.

L'aubépine dans une Oasis Nature

Vous l’aurez sûrement compris, l’aubépine apparaît comme la plante idéale pour alimenter un jardin, un bosquet, une haie champêtre, etc.

À la fois rustique et résistante, avec une croissance modérée, elle peut s’intégrer dans de nombreux espaces et favoriser l'accueil de la biodiversité par ses nombreuses vertus.

Dans une haie ou un bosquet, son réseau racinaire stabilise les sols et permet de lutter contre l’érosion. Elle constitue aussi une barrière naturelle et une zone d’abri pour la petite faune grâce à ses nombreuses épines.

D’une manière générale, l’aubépine demande peu d’entretien et s’adapte à tout type de sol. Il est toutefois préférable de disposer la plante dans un endroit ensoleillé - ou à la mi-ombre - plutôt aéré. Elle n’apprécie pas spécialement les sols très humides ou gorgés d’eau et supporte tout à fait des périodes de sécheresse modérée ; il n’est donc pas nécessaire de trop l’arroser.

Une coccinelle sur une feuille d'aubépine © Pixabay

Il est conseillé de ne pas tailler trop sévèrement l’aubépine, car cela pourrait nuire à sa capacité à produire des baies et des fleurs, qui restent essentielles pour nourrir les oiseaux et les insectes pollinisateurs.

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