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La nature est intelligente, hommage à Hubert Reeves pour ses 90 ans

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La nature est intelligente, hommage à Hubert Reeves pour ses 90 ans

La revue Ciel et Espace a sorti un numéro spécial consacré à Hubert Reeves, le président d'honneur d'Humanité et Biodiversité, en prologue à ses 90 ans. À cette occasion, diverses personnalités ont été invitées à choisir un passage d'un livre d'Hubert Reeves et à le commenter. Bernard Chevassus-au-Louis, le président de notre association et ami d'Hubert Reeves, a donc été mis à contribution. Découvrez l'extrait qu'il a choisi et son commentaire.

La nature est intelligente

Hubert Reeves, Président d'honneur d'Humanité et Biodiversité.
Extraits de « Le banc du temps qui passe. Méditations cosmiques ». Ed Le Seuil, 2017. Pages 24-26

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"Je commence par un aveu : comme tout le monde, j’ai des préjugés. C’est-à-dire : des opinions que j’accepte sans discuter. Une des plus tenaces m’accompagne depuis l’adolescence : l’idée qu’il existe, dans la nature, une formidable intelligence, forcément bien supérieure à la mienne, dont je me dois d’explorer les arcanes. […] Elle s’accompagne d’une autre opinion, tout aussi solidement inscrite dans ma tête : celle que la réalité a un sens. Même s’il nous échappe largement. Pour l’explorer, nous possédons notre prodigieux cerveau. Mais ce cerveau humain a des limites. Comme celui de tous les animaux.

J’ai entretenu pendant des années une relation amicale avec un chat. […]. Je le regardais et il me regardait. J’avais l’impression que nous partagions la même question : qu’est-ce qui se passe dans sa tête ? À quoi pense-t-il en me contemplant ? […] Comme celui du chat, notre cerveau a ses limites. Aussi faut-il nous attendre à être parfois dépassés par la réalité. […] Aussi m’arrive-t-il de m’interroger sur ce mystérieux rapport que nous entretenons avec la nature. Je suis un abonné aux questions naïves. Du type : « Y a-t-il un projet dans la nature ? », « La vie a-t-elle un sens ? », « Le cosmos nous veut-il du bien ? » […] Une bonne façon de savoir ce que « veut » la nature est de constater ce qu’elle a réalisé au cours des âges. Par exemple : engendrer la vie. Nous plonger dans l’existence. Ces avancées se déclinent, au travers de toutes les sciences, dans un savoir qui s’accroît constamment. […]

Mon regret est de savoir que je ne serai plus, un jour, en mesure de suivre cette évolution de la connaissance. Qu’elle se poursuivra sans que j’en découvre les résultats. Mais je n’y peux rien. Dommage. […]"

La Nature est intelligente : hommage à Hubert Reeves

Bernard Chevassus-au-Louis, Président d'Humanité et Biodiversité

Comme souvent dans ses écrits, Hubert Reeves part d’une observation simple, d’une expérience que chacun a pu vivre : observer un chat qui vous regarde et qui, manifestement, se « fait une opinion » sur notre humeur et notre disposition à son égard. Mais, telle une pierre qui, en tombant dans une eau paisible, génère des cercles qui s’éloignent peu à peu de son point de chute, cette observation n’est que le début d’un long chemin. Il va dans un premier temps, amener Hubert à énoncer ce qui peut apparaître comme un paradoxe : c’est parce que les chats manifestent une forme d’intelligence qui leur permettent de comprendre « certaines choses » que nous devons admettre que, nous aussi, nous ne pouvons comprendre que partiellement le monde qui nous entoure.

Ce constat des limites de notre intelligence nous conduit à porter un regard nouveau, interrogateur, sur l’ensemble des êtres vivants. En effet, s’il faut admettre qu’un chat partage avec nous des capacités de compréhension du monde, et donc que l’intelligence n’est pas le propre de l’homme, où s’arrêtent de telles capacités au sein du vivant ? Sont-elles limitées aux seuls mammifères, qui nous sont si semblables dans leur anatomie, leur physiologie ? Faut-il y inclure tous les animaux ? Sont-elles, à des degrés divers présentes dans tous les êtres vivants ? Certains, comme le biologiste italien Stefano Mancuso, n’hésitent pas à parler « d’intelligence des plantes » pour désigner leurs capacités reconnues à percevoir des signaux de l’environnement, à les mémoriser et à en « déduire » des comportements adaptés, comme la recherche de nutriments par les racines ou l’émission de substances d’alerte lorsqu’elles sont attaquées par des herbivores.

Mais, à élargir ainsi cette notion d’intelligence, à vouloir gommer la vieille distinction entre elle et « l’instinct », ne risque-t-on pas de lui retirer toute signification originale ? La vague dans l’eau s’éloigne et nous oblige à réfléchir à ce que nous entendons par intelligence. La langue anglaise, familière à Hubert, peut nous y aider. Elle utilise en effet trois termes (compréhension, intellect, on good terms) alors que nous utilisons le même mot pour désigner « l’intelligence de », c’est-à-dire la capacité à « comprendre une situation et à s’y adapter, l’intelligence abstraite, qui permet d’élaborer et de manipuler des concepts, des représentations, et, enfin, la « bonne intelligence », qui regroupe divers comportements permettant de vivre « en société ».

Si « l’intelligence de » peut être reconnue à tous les vivants, les capacités d’abstraction, qui nécessitent une conscience d’exister comme une entité distincte et singulière, sont certainement, sans être le propre de l’homme, moins largement répandues. Comme l’écrit, peut-être avec regret, Hubert : « Personne ne tenterait d’enseigner la géométrie à son chat ». N’en tirons aucune gloire : Hubert aime à dire que le développement important de notre cerveau – on pourrait même parler d’hypertrophie - n’est jamais que l’expression d’une tendance évolutive assez commune, que l’on retrouve par exemple dans le gigantisme des dinosaures terrestres ou dans les bois surdimensionnés du Grand cerf des tourbières que nous ancêtres ont connu et peut-être exterminé. Ce gigantisme ne confère donc pas nécessairement, partout et pour toujours, des avantages aux espèces concernées et Hubert nous invite à y réfléchir.

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Quant à l’intelligence « sociale », la « bonne intelligence », c’est une nouvelle onde dans l’eau qui se dessine. Et si l’intelligence n’était pas le propre des individus, mais une propriété plus collective, à l’instar des insectes sociaux qui, sans posséder individuellement des capacités développées « d’intelligence de », sont capables de comportements complexes fondés sur des échanges d’informations intenses entre les membres d’une colonie ? Ne faut-il pas voir dans ses formes d’intelligence collective, qu’Hubert évoque plus loin dans son ouvrage à propos des vols d’étourneaux ou des bancs de poissons, ce qui permet – et permettra à l’avenir - de dépasser quelque peu les limites de l’intelligence individuelle ? N’est-ce pas ainsi que se construit la connaissance scientifique si chère à Hubert, par de multiples interactions qui relient les humains entre eux, ceux d’hier et ceux d’aujourd’hui ? Encore faudrait-il que nous y soyons préparés et que, sans nier leurs mérites, nous cessions de limiter la présentation de la science à quelques individus à l’intelligence « exceptionnelle ».

Mais Hubert va plus loin dans cette notion d’intelligence collective. Il en fait une propriété de l’ensemble de la nature, tout en mentionnant qu’il s’agit d’un « préjugé » - d’autres moins modestes auraient parlé d’un « paradigme » - mais un préjugé qui a puissamment stimulé non seulement sa quête de compréhension de l’univers mais aussi son ardeur à faire partager à tous la « représentation » qu’il s’en faisait.

Je terminerai par une remarque personnelle. Pour justifier le respect que l’on doit à tous les êtres vivants, certains avancent parfois qu’ils partagent avec nous divers traits, sensibilité, capacité de souffrir… La question de l’intelligence est parfois mobilisée dans cette optique. Ainsi, le philosophe Baptiste Morizot, dans son ouvrage « Manières d’être vivant », avance que, à une échéance lointaine, ce seront les lointains descendants de pieuvres ou d’insectes qui représenteront les formes les plus évoluées d’intelligence, peut-être supérieures aux nôtres, et qu’il convient donc de respecter et protéger ces « promesses » éventuelles d’intelligence. Je m’interroge sur le bien-fondé de cette approche, qui, de fait, nous place comme une « référence » : que ce soit au sein de notre espèce ou dans la diversité du vivant, faut-il être intelligent pour avoir droit à l’existence ?

Merci à toi, Hubert, pour tous ces petits cailloux dans la mare.

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