NON à la destruction d'espèces susceptibles de causer des dégâts
Le gouvernement lance un appel à consultation sur un nouveau projet visant à prolonger la destruction d'espèces susceptibles de causer des dégâts (dites ESOD, ex nuisibles) jusqu'au 30 juin 2023 alors que nous espérions que ces espèces quitteraient définitivement cette liste de la mort au 30 juin 2022. Nous vous encourageons à dire NON avant le 12 novembre 2021 à cette "drôle" d'idée de prolongation en vous exprimant à la consultation publique (pour que votre avis soit pris en compte, ne faites pas de copier-coller).
Pourquoi faut-il sortir le renard roux, la martre des pins, la belette, la fouine, le putois d’Europe, la pie bavarde, le geai des chênes, la corneille noire, le corbeau freux et l'étourneau sansonnet de la liste des ESOD, voire pourquoi la plupart devrait passer dans la liste des animaux protégés ?
La santé publique
Ces animaux limitent le risque de transmission de zoonose. C'est particulièrement bien documenté pour le renard qui réduit le risque de maladie de Lyme. Le putois est le seul prédateur efficace du surmulot, vecteur de nombreuses zoonoses.
La résilience de la végétation notamment forestière
À part le corbeaux freux et l'étourneau sansonnet, ces animaux jouent un rôle important dans le contrôle des petits rongeurs. Ces micromammifères prélèvent de nombreuses graines (glands, faines, etc.…), ce qui réduit les possibilités de régénération végétales.
L'adaptation aux changements climatiques
Ces espèces agissent sur les flux de gènes et la pression de sélection naturelle, deux mécanismes clef pour l'adaptation de certains habitats dont les forêts face aux changements climatiques et aux autres adversités. Ces animaux dispersent les graines de manière très efficace. Par exemple, on estime qu'un geai disperse 5 000 à 10 000 glands par an, donc produit 2 500 à 5 000 plants de chênes sachant qu'il est capable de transporter les glands à plus de 10 km. En limitant les populations de petits mammifères, ils accroissent la densité des semis donc la pression de sélection augmente accélérant les processus d'évolution génétique vers une meilleure adaptation aux conditions nouvelles de notre environnement.
Le mauvais état de conservation
Vu l'état de ses populations, le putois devrait être retiré immédiatement de cette liste. Ses populations sont en déclin, il est même classé comme vulnérable dans l'ex-région Poitou-Charentes. De plus, il forme un complexe d'espèce avec le vison d'Europe. Il faut donc protéger le putois pour sauver génétiquement le vison d'Europe.
La martre de pins est dans une situation guère plus enviable. Dans les Hauts-de-France, on ne trouve plus que quelques petites populations et elle est classée dans la catégorie "en danger" en Normandie.
Le déclin de la belette est par ailleurs très inquiétant. Pourquoi les chasseurs l'accusent de tuer du gibier ? Cherchez une publication scientifique sérieuse qui prouve la prédation importante d'espèces gibier par la belette, vous n'en trouverez pas.
En conclusion, il faut agir pour sortir ces espèces de la liste des ESOD et faire même passer dans la catégorie des espèces protégées le renard roux, le blaireau, la martre des pins, la belette, la fouine, le putois d’Europe, le geai des chênes et le corbeau freux.
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