H&B s'inquiète d'une explosion du nombre de loups braconnés en 2025
Publié le 11/04/2025
À la date du 11 avril 2025, huit loups ont déjà été tués illégalement depuis le début de l’année en France, soit autant que sur toute l’année 2024 ! Cette explosion du braconnage nous inquiète, d’autant que seule une partie de ces destructions sont identifiées. Nous appelons à une réponse forte de l’État pour enrayer cette dynamique.
Cette année, le plafond du nombre de loups qui peuvent être « détruits » a été fixé par l’Etat à 192, soit 19 % de la population estimée à 1013 loups en France. Les tirs de loups ne peuvent se faire qu’après la publication d’arrêtés de tirs de défense par les préfets suite à des attaques sur des animaux d’élevage. Mais à ces tirs légaux s’ajoutent des actes de braconnage, de plus en plus nombreux.
Tirs, empoisonnements, piégeage... chaque année, plusieurs loups sont éliminés de manière clandestine. 7 en 2022, 9 en 2023, 8 en 2024, ces dernières années le nombre d’actes de braconnage semblait relativement stable, bien que déjà élevé ! Mais en ce début d’année 2025, nous constatons une véritable explosion du braconnage car 8 cas ont déjà été recensés en à peine plus de trois mois. En 2024, aucun n’avait encore été relevé à cette date ! Malheureusement, la plupart des enquêtes pour braconnage sont classées sans suite, mais les braconniers sont parfois identifiés et condamnés, comme dans la Drôme l’année dernière.
Et il est à craindre que ce chiffre alarmant ne soit que la partie émergée de l’iceberg, car les braconniers opèrent dans la plus grande discrétion et bon nombre de méfaits ne sont jamais connus des autorités. De plus, un loup tué peut avoir un impact important sur la population. S’il s’agit d’un mâle reproducteur, ou pire encore d’une femelle gestante ou allaitante, ce sont plusieurs loups qui meurent en réalité. Rappelons que cette espèce reste protégée, malgré son récent déclassement à l’échelle européenne que nous avions dénoncé.
Aujourd’hui, Humanité et Biodiversité interpelle à nouveau l’Etat pour réitérer une revendication portée de longue date par notre association : pour chaque loup braconné, il faut a minima en retirer deux du plafond annuel. Ainsi, ceux qui veulent réduire le nombre de loups en les éliminant de manière illicite diminueraient du double les possibilités de tirs légaux, ce qui pourrait les en dissuader.
Que ce soit de manière légale ou pas, nous continuons à affirmer que tuer des loups n’est pas une solution satisfaisante et pérenne, cela peut même s’avérer contre-productif. Nous plaidons donc pour une véritable politique de cohabitation avec un développement fort des moyens de protection, notamment dans les nouvelles zones de présence du loup. Enfin, la réponse aux attaques sur des troupeaux doit se faire de manière graduelle, en privilégiant l’effarouchement par des moyens de défense non létaux.
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Photo de couverture : Michael LaRosa / Unsplash
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