Destruction facilitée des haies : dites NON avant le 16 décembre !
Publié le 28/11/2025
Au prétexte d’inciter les agriculteurs à planter des haies, le gouvernement pourrait faciliter… leur destruction ! Le projet de décret sur les haies actuellement en consultation publique présente un risque majeur pour leur protection. Nous vous invitons à vous mobiliser pour le faire savoir !
Alors que 70 % des haies ont disparu en France depuis 1950 et que l’on en perd encore plus de 20 000 km chaque année, un projet de décret censé simplifier le régime de protection des haies pourrait en fait leur nuire. Pourtant, l’Etat vise un gain net de 50 000 km d’ici 2030 de ces éléments paysagers essentiels à la biodiversité.
S’il n’est pas corrigé, le projet de décret fixant les règles et procédures applicables à la destruction de haies risque de conduire à une hausse conséquente des destructions de haies. En effet, la définition de la haie y est problématique puisque celle-ci exclut les trouées de plus de cinq mètres. Pourtant, celles-ci font partie intégrante de la haie, par exemple lorsqu’un arbre meurt et se décompose, laissant place à une trouée composée d’une végétation arbustive, de hautes herbes ou de ronces qui permettent toujours à la petite faune de circuler.
© Réseau Haies France
Nous plaidons pour que soit conservée la définition de la haie qui figure à l’article L412-21 du Code de l’Environnement : « unité linéaire de végétation, autre que des cultures, d'une largeur maximale de vingt mètres et qui comprend au moins deux éléments parmi les trois suivants : arbustes, arbres et autres ligneux ».
Autre inquiétude, l’application de la réglementation sera basée sur une cartographie des haies générée de façon semi-automatique à partir de photos aériennes, ne détectant pas la végétation de moins de trois mètres de haut. Les haies les plus basses ou celles composées de jeunes arbres ne seraient donc pas considérées comme telles. De ce fait, il ne serait pas nécessaire de demander une autorisation pour les détruire.
D’autre part, ce décret fait la part belle à la compensation : si l’on veut détruire une haie, il suffit d’en planter une autre. En vertu de la séquence ERC (Eviter, Réduire, Compenser), il faudrait avant tout trouver une alternative à la destruction ou la limiter autant que possible plutôt que de présenter la simple compensation comme une option satisfaisante. En effet, il faudra des décennies pour qu’une haie nouvellement plantée soit mature et fournisse l’ensemble de ses services écologiques.
Le Conseil national de protection de la nature (CNPN) - instance d'expertise scientifique et technique compétente en matière de protection de la biodiversité - ne s’y est pas trompé en formulant un avis défavorable. Il alerte également sur la présence de seuils de longueur de haie en dessous desquels il ne serait pas nécessaire d’obtenir de dérogation pour la destruction d’espèces protégées, sans argumentation scientifique.
Faites vous aussi part de vos craintes en participant à la consultation avant le 16 décembre.
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