Comment lutter contre le recul du trait de côte ?
Publié le 08/09/2022
Dans le cadre de son groupe de travail "mer et littoral", notre association a auditionné cet été des acteurs du Conservatoire du littoral et de la Plateforme Océan et Climat pour enrichir ses réflexions et asseoir une position générale sur les enjeux d’adaptation des littoraux au recul du trait de côte. Le présent article résume la note de position qui sera publiée très prochainement dans l'onglet "Nos publications" de notre site.
En France, 20 % des côtes connaissent un recul
Le GIEC prévoit, dans son rapport sur les océans et la cryosphère, une élévation du niveau marin mondial en 2100 de 48 à 84 cm selon les scénarios, voire à 1 m du fait des incertitudes. À cette élévation du niveau de la mer entraînant des submersions marines, d’autres phénomènes (mobilité dunaire, érosion côtière) s’ajoutent sur le temps long et contribuent au recul du trait de côte. En France, 20% des côtes sont actuellement en recul, recul qui va se poursuivre et menace les activités et populations littorales.
La vulnérabilité des territoires côtiers est notamment due à leur urbanisation croissante et à la concentration démographique associée. Le CEREMA estime dans son diagnostic de 2019 que d’ici 2100, entre 5 000 et 50 000 logements seraient menacés par le recul du trait de côte, pour une valeur immobilière comprise entre 0.8 et 8 milliards d’euros. L’aménagement du littoral est pourtant soumis depuis 1986 à l’application de la Loi littoral qui encadre l’urbanisation et depuis août 2021 à la Loi climat et résilience qui impose par exemple d’interdire les constructions nouvelles dans les zones menacées par l’érosion côtière d’ici 30 ans.
Quelles sont les solutions pour préserver nos littoraux ?
Différentes solutions existent pour adapter son territoire au changement climatique, en témoignent les projets Adapto, PACCo et Seat’ies : de l’installation d’infrastructures en dur (digues) au nouvel urbanisme littoral (développement de logements flottants) aux Solutions fondées sur la Nature (SFN) ou encore à la relocalisation des bâtiments, des infrastructures et au repli des activités. Les solutions dépendent de la typologie du territoire (population, fréquence et intensité des impacts du changement climatique, activités en présence, acceptabilité, etc.), des moyens financiers disponibles et de l’échelle de temps du projet d’adaptation. Une stratégie globale et dynamique permettra d’inscrire dans le temps long la planification de l’adaptation, pas seulement sur la collectivité littorale mais en prenant également en compte les territoires environnants. La mise en place d’une telle stratégie préviendra les effets pervers d’une “mal adaptation”.
Nos principales recommandations
- Veiller à l’acceptabilité des projets en adoptant des processus de co-construction des stratégies d’adaptation afin de débuter le projet sur la base d’un diagnostic partagé ;
- Penser les projets d’adaptation sur le temps long en évaluant la faisabilité des Solutions fondées sur la nature et en combinant si besoin les solutions (génie civil, relocalisation, SFN) pour répondre au mieux aux enjeux du territoire ;
- Instaurer un mécanisme financier pérenne permettant de penser les stratégies d’adaptation sur le temps long : à ce titre, la création d’un fond d’investissement national permettrait de financer à la fois les travaux d’aménagement, l’animation du projet sur plusieurs années et les études et suivis en amont et en aval. Les critères d’accès à ce fond doivent permettre d’inclure les petites communes et de résorber l’inégal accès aux financements ;
- Évaluer le projet en utilisant des indicateurs multimodaux et transmettre systématiquement les données acquises aux réseaux nationaux. Cette évaluation doit également permettre de capitaliser les retours d’expérience et d’enrichir un guide des bonnes pratiques ;
- Éclaircir et harmoniser les dispositions législatives sectorielles pour éviter des contradictions/flous juridiques dans la mise en œuvre de sa stratégie d’adaptation ;
- Porter une politique d’adaptation des littoraux et des mesures à la hauteur des enjeux dans le Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) révisé en 2023.
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