Glyphosate : limitons et encadrons son utilisation !
Publié le 26/09/2023
La commission européenne relance le débat sur le glyphosate et cette fois pour une autorisation pour une période de 10 ans, alors que la précédente autorisation était limitée à 5 ans. Certes, chaque pays pourra réglementer l'usage des produits commerciaux contenant cette molécule (mission incombant à l'ANSES pour la France) mais, face à la polémique, deux conclusions s'imposent.
La première est que, face à ces incertitudes, l'application du principe de précaution, tel qu'il est inscrit dans notre constitution s'impose : des mesures doivent être prises pour limiter au maximum l'usage de ces produits. D'autant plus que, si les risques pour la santé humaine sont en question, les impacts sur la biodiversité d'un herbicide total sont évidents, tant sur la flore que sur la faune qui en dépend. Mais il est plus imporant que jamais de donner à la recherche les moyens de clarifier les controverses scientifiques.
Le seconde conclusion est qu'il est impératif de renforcer le soutien aux agriculteurs qui développent des pratiques n'utilisant pas ces produits, en particulier à l'agriculture biologique, et d'encourager le développement et la diffusion de ces pratiques alternatives.
Découvrez les extraits de nos deux notes de positions relatives à ces questions à retrouver sur la page "NOS POSITIONS" de notre site internet.
Extrait de la note de position d'H&B "Produits phytosanitaires"
L’importance des impacts négatifs des produits phytosanitaires sur la biodiversité, s’ajoutant à leurs effets sur la santé, oblige à en limiter au maximum l’usage et à mieux encadrer cet usage. Nous proposons de :
- Développer fortement la recherche de solutions alternatives à ces traitements, basées notamment sur l’agroécologie, en combinant les acquis de la recherche scientifique et les expériences des agriculteurs.
- Sensibiliser, encourager (y compris financièrement) et former les agriculteurs à ces solutions alternatives et à la réduction de l’usage de ces produits phytosanitaires.
- Séparer clairement l’évaluation scientifique des risques et des bénéfices de ces produits de leur utilisation de mise sur le marché, autorisation qui, de manière légitime, peut prendre en compte de nombreux autres éléments mis en avant par les différents acteurs concernés.
- Revisiter la répartition des rôles entre les instances et procédures européennes et celles en vigueur au niveau national.
- Séparer également, comme pour les médicaments, le conseil sur l’utilisation de ces produits de leur vente, afin d’éviter les conflits d’intérêt.
- Instaurer une progressivité et une réversibilité dans la mise en marché de ces produits.
- Mettre en place systématiquement dans les paysages agricoles des zones refuge permettant de préserver la biodiversité.
Extrait de la note de position d'H&B "Quelles priorités pour la réduction de l'usage des pesticides ?"
Notre association milite depuis longtemps pour une réduction de l’usage des pesticides, en soulignant que ces substances, outre leurs effets sur la santé humaine désormais avérés pour de nombreux produits, constituent, directement ou indirectement, l’une des causes majeures de l’érosion de la biodiversité :
- directement car elles détruisent, outre les espèces cibles, de nombreuses espèces non-cibles, l’exemple des effets des néonicotinoïdes sur les abeilles étant emblématique ;
- indirectement car, en réduisant la biodiversité végétale ou la biodiversité animale par les insecticides, elles privent de ressources alimentaires de nombreuses espèces et contribue à leur raréfaction.
Cependant, cette démarche de réduction de l’usage des pesticides devra s’inscrire dans la durée et il importe donc de définir des jalons et des priorités. Pour notre association, quatre points nous semblent essentiels à prendre en compte :
- Inscrire la lutte chimique dans une perspective de « denier recours »
- Organiser et accompagner la transition
- Améliorer l’évaluation et la biovigilance, en appliquant le principe de précaution
- Ne pas se focaliser sur la distinction entre substances « naturelles » et substances « de synthèse »
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